L’opération «offensive du printemps», lancée le 8 juin par l’armée ukrainienne contre les Russes, coûte 1000 morts par jour à Kiev.
Ce chiffre donné par Moscou n’est pas démenti par les Ukrainiens et contredit le triomphalisme des officiels occidentaux relayés par les médias mainstream. «Les Ukrainiens réalisent des percées significatives et accomplissent beaucoup plus que ce que la plupart des analystes prédisent», affirmait le général David Petraeus au Washington Post.
Vue depuis la côte Est américaine, la fin de la guerre en Ukraine n’est qu’une question de jours, avant de voir se produire cette «défaite écrasante et indubitable» pour la Russie, prédit par le journaliste conservateur, Bret Stephens dans le New York Times. Selon les informations données lundi par Kiev, la contre-offensive ukrainienne, lancée le 8 juin dernier, a permis la libération de 113 kilomètres carrés. De quoi nourrir des espoirs en Ukraine et dans toute la sphère occidentale.
Mais le discours triomphaliste a été nuancé hier par le pentagone qui a reconnu pour la première fois et à demi-mot des pertes ukrainiennes importantes. «Nous avons comptabilisé les pertes. Nous savons qu’il y aura des pertes sur le champ de bataille. C’est la partie malheureuse de cette guerre», a déclaré l’attachée de presse adjointe du Pentagone, Sabrina Singh. Plus direct, l’ancien analyste de la CIA, Larry Johnson, a estimé que l’opération est un échec, car «plus de 10 000 soldats ukrainiens sont morts sans même franchir la première ligne de défense», a-t-il avancé.
S’exprimant sur «Judging Liberty», un média alternatif diffusé sur YouTube, Johnson a ajouté qu’il s’agit d’«un massacre absolument horrible contre les forces ukrainiennes, dans lequel seraient mortes probablement presque toutes les personnes entraînées par les Etats-Unis et l’Otan au cours des 3 derniers mois».
A ce stade, nous pouvons déduire que «la pause opérationnelle», décidée par Kiev et annoncée le 16 juin dernier par le chef du renseignement militaire estonien, Margo Grosberg, est une manière pour Zelensky de revoir sa copie.L’expert de la CIA a conclu en tout cas que la contre-attaque ukrainienne n’était pas une stratégie militaire réfléchie, mais simplement une manœuvre politique pour le régime de Kiev et ses alliés occidentaux de l’Otan. Une contre-attaque «qui a lamentablement échoué». Pire. Car si les chiffres russes se confirment, l’opération serait une véritable boucherie, côté ukrainien.
Qualifiée de confrontation décisive par Kiev, l’Offensive du printemps, préparée depuis plusieurs mois, est censée permettre aux Ukrainiens de repousser les troupes russes et récupérer des territoires face à un ennemi qu’on disait épuisé.
Impliquer directement l’Otan
Or, à seulement deux semaines depuis son lancement, elle ressemble déjà à une autre Offensive du printemps lancée par l’armée allemande en été 1918, et au terme de laquelle l’armée du Kaiser enterra ses chances de gagner la Première guerre mondiale. À moins que les objectifs réels derrières l’actuelle opération ne soient plutôt d’impliquer davantage les pays européens.
Une idée exposée clairement dans un article paru dans le New York Times. «Un succès sur le champ de bataille, que ce soit en décimant l’armée russe ou en revendiquant des territoires, ou les deux… renforcerait le soutien en Europe pour une sorte de garantie de sécurité à long terme pour Kiev», lit-on dans l’édition du samedi.
Le sommet de l’Otan, prévu les 11 et 12 juillet à Vilnius, en Lituanie, est conçu d’ailleurs dans le but d’ouvrir la voie à l’implication directe des troupes de l’Otan dans le conflit. Manifestement, le temps n’est pas à la paix. Malgré les nombreuses initiatives, dont la plus récente est conduite par des pays africain pour amener les belligérants autour d’une table de dialogue, les bruits de canon remportent cette manche sous la pression des États-Unis plus favorables à la guerre.
L’administration Biden et son sous-sol peuplé de faucons est sourde aux appels pour la paix, œuvrant sans mesurer les conséquences, pour empêcher le déclin de l’hégémonisme américain.