Conflit russo-occidental sur l’Ukraine : Le président américain Joe Biden évoque l’article 5 de l’Otan

27/03/2022 mis à jour: 05:44
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Le président américain Joe Biden et le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin en réunion avec le président polonais Andrzej Duda et le ministre polonais Foregin Zbigniew Rau à Varsovie

Le président américain, Joe Biden, a réaffirmé hier à Varsovie que l’article 5 du traité de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord), stipulant que l’attaque contre un pays membre est une attaque contre tous, constitue un «devoir sacré» pour les Etats-Unis, selon des propos recueillis par l’AFP. 

Il a donné cette assurance lors de son entretien avec le président polonais, Andrzej Duda, dont le pays est membre de l’Alliance atlantique nord. Il a ajouté : «Vous pouvez compter là-dessus.» Il a déclaré aussi que le président russe, Vladimir Poutine, «comptait sur une Otan divisée», mais que cette division ne s’est pas produite. 

De son côté, Andrzej Duda a affirmé que les relations polono-américaines sont «florissantes» et seraient «immensément renforcées» par la visite de son invité, et enfin que son pays est un allié «sérieux» des Etats-Unis. Il a évoqué la coopération à venir avec les entreprises américaines dans les projets de centrales nucléaires en Pologne et souhaité que les entreprises aéronautiques polonaises puissent participer à la fabrication des hélicoptères américains Black Hawk. 

Auparavant, le président des Etats-Unis s’est entretenu à Varsovie avec les ministres des Affaires étrangères et de la Défense ukrainiens, Dmytro Kouleba et Oleksii Reznikov, en présence des secrétaires d’Etat et à la Défense américains, 

Antony Blinken et Lloyd Austin. Les discussions ont notamment porté sur «l’engagement indéfectible des Etats-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriales de l’Ukraine», a indiqué le porte-parole du département d’Etat, Ned Price. MM. Blinken et Austin «ont tous deux promis un soutien continu pour répondre aux besoins humanitaires, sécuritaires et économiques de l’Ukraine, alors que l’invasion à vaste échelle du président Poutine entre dans son deuxième mois», a-t-il ajouté dans un communiqué. 

Le même jour, lors d’une rencontre avec les réfugiés ukrainiens à Varsovie, le président américain a qualifié son homologue russe, Vladimir Poutine, de «boucher». Ce n’est pas la première fois que le président américain emploie des mots durs à l’égard de Vladimir Poutine. Il l’a qualifié récemment à deux reprises de «criminel de guerre», suite à l'offensive russe sur l'Ukraine.

Le non de la Turquie

Par ailleurs, la Turquie a exclu hier de sanctionner les oligarques russes. «Nous ne participons pas aux sanctions. Nous appliquons seulement celles décidées par les Nations unies. Les citoyens russes peuvent tout à fait visiter notre pays», a déclaré le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, lors d’un entretien en marge du Forum de Doha, au Qatar. Il a répondu à une question sur les yachts appartenant au milliardaire russe Roman Abramovitch, qui ont accosté cette semaine dans le sud-ouest de la Turquie. 

Les pays occidentaux, Etats-Unis et Union européenne (UE) en tête, ont imposé des sanctions sans précédent contre la Russie après son intervention en Ukraine, plaçant des oligarques, dont R. Abramovitch, et des proches du président russe sur la liste des cibles de ces mesures de rétorsion.

 La Turquie, membre de l’OTAN, qui entretient d’étroites relations avec la Russie et l’Ukraine, ne s’est pas jointe aux sanctions visant Moscou. «Si vous demandez si les oligarques peuvent faire des affaires en Turquie, nous pouvons évaluer (ces demandes) si elles sont conformes à la loi et au droit international», a ajouté le ministre. 

Plusieurs pays ont saisi des yachts appartenant aux Russes les plus fortunés. «Dans notre pays, on autorise tout ce qui est légal et rien d’illégal ne peut être fait. Ma réponse est très claire», a rétorqué le chef de la diplomatie turque face aux questions insistantes sur la participation éventuelle de la Turquie aux sanctions visant les oligarques russes. «Mais s’il s’agit d’une situation contraire au droit international, c’est autre chose», a-t-il cependant précisé. 

La Turquie a qualifié l'intervention russe en Ukraine d’«inacceptable» et s’est positionnée en médiateur pour mettre fin à la guerre. «Nous devons présenter une solution qui permette aux deux parties de trouver une sortie honorable, de manière à convaincre leur opinion publique et aussi globalement tout le monde», a affirmé le ministre sur les efforts pour trouver un accord de cessez-le-feu.

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