Conflit au Sahara occidental : Washington veut relancer le processus de paix

04/09/2023 mis à jour: 04:18
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Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, recevant le sous-secrétaire d’Etat américain adjoint pour l’Afrique du Nord, Joshua Harris - Photo : D. R.

En visite en Algérie depuis le 31 août, le sous-secrétaire d’Etat américain adjoint pour l’Afrique du Nord, Joshua Harris, a eu des discussions avec le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et le secrétaire général du ministère, Lounès Magramane.

Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a reçu hier au siège du ministère à Alger le sous-secrétaire d’Etat américain adjoint pour l’Afrique du Nord, Joshua Harris, en visite de travail en Algérie depuis le 31 août.

Cette rencontre intervient quelques jours après un échange téléphonique entre M. Attaf et la secrétaire d’Etat adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee, lors duquel le ministre a présenté les principaux éléments de l’Initiative du président Abdelmadjid Tebboune, pour le règlement de la crise au Niger.

M. Harris a également été reçu par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane, avec lequel il a abordé les questions d’intérêt commun, particulièrement la question du Sahara occidental et l’évolution de la situation au Niger.

«Les deux parties ont passé en revue les moyens et les perspectives de soutien aux efforts des Nations  unies en faveur d’une solution politique à la question du Sahara occidental qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, outre les derniers développements au Sahel, notamment la crise au Niger», a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

MM. Magramane et Harris ont aussi discuté de «plusieurs dossiers liés aux relations algéro-américaines, et ce, en prévision de la prochaine session du dialogue stratégique entre les deux pays, prévue au mois d’octobre à Washington», a conclu le communiqué.

Il faut souligner que le président américain, Joe Biden, n’a pas approuvé la décision prise par son prédécesseur Donald Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Bien au contraire.

Dès son arrivée à la Maison-Blanche en janvier 2021, il a adopté la position traditionnelle des Etats-Unis sur ce conflit en soutenant et appuyant le processus politique engagé par les Nations unies conformément à sa Charte consacrant le droit à l’autodétermination des peuples.

Lors de la visite d’Ahmed Attaf aux Etats-Unis le 9 août dernier, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken avait réitéré son «plein soutien» au travail de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, qui était en consultations intensives avec toutes les parties concernées pour parvenir à une solution politique juste et durable.

L’attente des Sahraouis

Avant de rencontrer les responsables algériens, le sous-secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique du Nord s’est rendu dans les camps sahraouis à Tindouf, où il s’est entretenu avec le président de la RASD, Brahim Ghali, qui est également le secrétaire général du Front Polisario, et avec d’autres responsables sahraouis.

M. Harris a écouté les préoccupations et les attentes des dirigeants sahraouis qui réclament le droit de leur peuple à l’autodétermination afin de résoudre de manière juste et équitable ce conflit qui perdure depuis près d’un demi-siècle.

Selon l’agence de presse sahraouie SPS, Brahim Ghali a relevé l’impérieuse nécessité de «permettre à la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) d’exercer son mandat pour soutenir véritablement les efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies Staffan de Mistura pour le Sahara occidental en faveur de la relance du processus de paix bloqué en raison de l’obstruction et de l’obstination de l’occupant marocain».

Aussi, le président sahraoui a affirmé à M.≈Harris que  «le succès de Staffan de Mistura dans sa mission dépend grandement du soutien que lui apporte le Conseil de sécurité, notamment les pays influents comme les Etats-Unis d’Amérique».

«Pour soutenir véritablement et efficacement les efforts de l’envoyé personnel, il faut réunir les conditions à même de permettre à la Minurso de remplir le mandat dont l’a investie le Conseil de sécurité conformément au plan de règlement ONU-OUA de 1991», a précisé M. Ghali selon lequel «le peuple sahraoui n’est pas belliciste mais demeure fortement attaché à ses droits inaliénables et à ses aspirations nationales non négociables à la liberté et à l’indépendance, qu’il défendra par tous les moyens légitimes garantis par la Charte de l’ONU et l’Acte constitutif de l’Union africaine».

En dépêchant le sous-secrétaire d’Etat adjoint pour l’Afrique du Nord, le département d’Etat américain cherche ainsi à relancer le processus de paix mené sous l’égide des Nations unies. Cette visite devrait être suivie par celle de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies prochainement dans la région.

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