Le président de la République appelle à «placer la coopération Nord-Sud à un rang supérieur pour apporter aide et assistance aux pays du Sud, en élevant le niveau des contributions qui leur sont apportées en matière de développement».
L’Algérie prône le soutien à la paix et à la sécurité dans les pays qui connaissent un exode de migrants, et la mobilisation de financements pour la mise en œuvre des projets de développement et des politiques de réintégration en direction des populations concernées. Telle est l’approche algérienne sur la question, réitérée avant-hier par le président de la République, l’occasion de la tenue de la Conférence internationale sur le développement et la migration à Rome.
Dans une allocution lue à l’assistance, par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, représentant personnel du président de la République Abdelmadjid Tebboune à la conférence, a assuré que l'Algérie «poursuivra son soutien aux efforts de développement en Afrique», donnant en illustration la mobilisation d'un milliard de dollars au profit de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement.
L’institution, mise sur pied en 2020, oriente l’essentiel de ses missions vers l’Afrique. «Les premiers pas de la mise en œuvre de cette décision concernent la conception de projets de développement au profit des pays africains, notamment le Niger et le Mali», ajoute encore le Président.
Abdelmadjid Tebboune note que la Conférence de Rome «intervient dans un contexte marqué par l'aggravation de la migration clandestine dans notre région», avec tout ce que pose cette situation «comme défis et scènes tragiques récurrentes».
Evoquant les causes profondes de l’aggravation du phénomène migratoire, le président de la République estime que «les dysfonctionnements structurels dans la démarche de développement de plusieurs pays, ajoutés aux guerres, aux conflits, à l'extension des foyers de tension, à l'insécurité, à la croissance du phénomène du terrorisme, au crime transfrontalier, aux changements climatiques, ainsi qu'à la dégradation de la situation socioéconomique», sont à l’origine des seuils inédits enregistrés actuellement.
«Dangereux défis sécuritaires…»
Au-delà de l’énorme tragédie humaine et de la pression politique que génère la tension migratoire, le message du président de la République souligne : «Ce phénomène pose désormais de dangereux défis, du fait de ce qui les accompagne comme pullulement du crime organisé et infiltrations, par des organisations subversives, des réseaux de contrebande et de traite des êtres humains, en vue de faciliter le mouvement des terroristes via de fausses identités», ce qui «menace, désormais, la sécurité intérieure des Etats», ajoute le Président Tebboune.
L’Algérie, poursuit-il, «est passée, grâce à sa position géostratégique, au développement économique qu'elle connaît ces derniers temps et à la stabilité qui la caractérise, d'un pays de transit à un pays d'accueil et de sédentarisation des migrants en provenance de pays sahélo-sahariens et de certaines zones de conflit dans des pays africains et arabes». Une situation aggravée par «des mesures et dispositions sécuritaires de protection des frontières extérieures de l'Union européenne et de durcissement des procédures d'octroi de visas».
Le président de la République avertit que le phénomène risque de se compliquer davantage à l’avenir. Le traitement sécuritaire du dossier de la migration «bien qu'il réponde au besoin urgent de maintien de l'ordre public et de lutte contre les réseaux de passeurs et de traite d'êtres humains, ne contribue pas à faire face à ce phénomène de manière durable», soutient le président de la République qui préconise des «solutions globales qui garantissent la stabilité, stimulent la dynamique de développement et créent des opportunités d'emploi pour les jeunes dans les pays d'origine…».
Il appelle à «placer la coopération Nord-Sud à un rang supérieur pour apporter aide et assistance aux pays du Sud, en élevant le niveau des contributions qui leur sont apportées en matière de développement».