Commentaire - FAF : une élection et des enjeux

14/06/2022 mis à jour: 00:07
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La Fédération algérienne de football (FAF) est à la veille d’échéances importantes pour son avenir immédiat. Sa situation est devenue intenable. L’institution a gravement entamé son crédit aux yeux de l’opinion sportive.

C’est la conséquence de ses multiples égarements tant au plan statutaire que réglementaire. Des membres du Bureau fédéral se sont offerts en spectacle (minable), juste pour une mission ou un pouvoir, les membres de l’assemblée générale ont totalement démissionné de leurs missions et responsabilités, des intrus ont saisi l’opportunité pour s’infiltrer dans les rouages du football et faire la loi sous le regard passif et complice de ceux qui ont la haute main sur tout ce qui touche au football et au sport.

Résultat des courses ? La machine s’est grippée avant de s’enrayer et a peu de chance de retrouver son fonctionnement normal. Le tableau est noir et le sera davantage si la prochaine étape, l’élection d’une nouvelle direction, ne sera pas bien étudiée et bien prise en charge afin d’éviter toute prise d’air qui pénalisera le processus, souhaité, d’un rapide retour à la normale expurgé de toutes les scories et embuches qui retarderont le compte-down salutaire attendu par tous.

Dans deux jours, jeudi 16 juin 2022, les membres de l’assemblée générale ordinaire seront appelés à se prononcer sur le bilan financier et moral de l’exercice 2021. Selon quelques observateurs qui prétendent avoir consulté le bilan financier, ce n’est pas la joie. Cela ajoute une couche à la sourde crise qui agite le milieu du football algérien.

Personne n’est content de la situation. Cela sans parler du football amateur totalement abandonné à son triste sort. Des clubs de l’élite menacent de mettre la clé sous le paillasson, que dire de la piteuse image qu’ont renvoyée les membres du Bureau fédéral tout au long de l’année ? Le tableau est loin d’être idyllique comme cherchent à le présenter certains.

La seule éclaircie dans ce ciel bas et gris reste l’équipe nationale qui a amorcé une nouvelle aventure avec panache et succès. Malheureusement, cela ne peut masquer le quotidien hideux d’un football livré à des aventuriers sans âme, ni conscience. Le chantier qui attend la nouvelle direction de la FAF qui devrait être élue avant la mi-juillet, est immense.

Il a besoin d’hommes et de projets à la hauteur des grands enjeux et défis qui attendent le prochain Bureau fédéral. Ils (les enjeux et défis) dépassent le cadre de la championnite. La révision des statuts et des textes et surtout leur saine et juste application exige d’aller chercher des compétences là où elles se trouvent et de les promouvoir en leur accordant des responsabilités.

Le système pyramidal des compétitions doit être repensé sur la base du parallélisme des formes au niveau de tous les échelons et paliers. Le temps est venu de doter la fédération de tous les moyens lui permettant de réintégrer les vraies sphères dirigeantes du football continental d’abord (comité exécutif) et ensuite mondial (Comex - FIFA).

Sur ce double plan, l’Algérie à travers la FAF, a perdu beaucoup de terrain. Il faut le reconquérir de nouveau, peu importe avec qui. La feuille de route est chargée d’objectifs stratégiques pour l’avenir du football algérien.

Les enjeux de la prochaine échéance électorale sont immenses. Ils concordent avec les aspirations légitimes des Algériens qui veulent une fédération forte, un football local en bonne santé, résolument tourné vers l’avenir, une équipe nationale qui réécrit ses belles pages d’histoire avec un palmarès qui fait pâlir plus d’un, des sélections de jeunes au diapason du groupe de Djamel Belmadi, et une place sur le concert des nations à la hauteur de l’immense potentiel du football algérien. 

La nature a horreur du vide. Même et surtout en football. 

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