La guerre pour la mainmise sur l’arbitrage s’est de nouveau enflammée. Le court répit observé après la nomination d’Abid Charef, ancien arbitre international à la tête de la Commission fédérale des arbitres (CFA) en remplacement de l’ex-mondialiste, Djamel Haimoudi, a laissé la place à une guerre larvée entre de multiples acteurs gravitant autour de l’arbitrage. L’opinion sportive ne se demande plus pourquoi tant d’agitation sur le sujet de l’arbitrage. Elle sait, depuis longtemps, que c’est les gros intérêts en jeu qui bercent l’actualité des hommes en noir.
Le paradoxe, c’est que ces derniers sont les premiers responsables et coupables de cette situation. Pour beaucoup d’entre eux, par la connexion avec les réseaux mafieux qui ont pris en otage ce segment important du football ; pour d’autres, par le silence et le non-dénonciation des actes graves qui alimentent le quotidien de la compétition. Là-dessus sont venues se greffer des pratiques qui défient la morale, l’intégrité de la compétition.
C’est beaucoup pour un seul sujet. Aujourd’hui, la preuve est faite que l’arbitrage attise toutes les convoitises, surtout celles de ripoux et corrompus toutes tendances confondues. La preuve est établie que le mal de l’arbitrage ne se circonscrit pas seulement à l’homme qui assume la lourde responsabilité de gérer ce département combien sensible et important dans le football. Des arbitres internationaux se sont succédé à la tête de l’arbitrage sans que celui-ci trouve sa voie. C’est un mal plus profond et lié directement à son système de gouvernance.
S’est-on demandé un jour pourquoi l’arbitrage algérien est au plus mal ? Pourquoi il attise les critiques, sans retenue, et les accusations les plus graves et dangereuses ? La fédération, première instance concernée par tout ce qui touche au football, se doit d’approfondir la réflexion sur ce thème.
Un homme seul, fut-il le messie, ne changera rien à la désespérante situation qui prévaut dans l’arbitrage. La solution passe par la rupture totale avec les pratiques et reflexes qui ont cours dans la sphère de l’arbitrage et des hommes en noir. Une révolution globale ne sera pas de trop. Bien au contraire, et le moment est propice pour son avènement. Le choix des hommes (et femmes) appelés à diriger l’arbitrage est fondamental. Ils existent. Il faut aller vers eux. Ils sont connus. Leur passage dans le football et l’arbitrage plaide en leur faveur. Ils n’ont jamais émargé au système mafieux et corrompu qui a dénaturé l’arbitrage. La plupart sont aujourd’hui en première ligne sur le front et doivent être bannis du football et de l’arbitrage. Ils utilisent la toile et les réseaux sociaux, avec la complicité de ceux qui ont pignon sur rue.
La collaboration des arbitres propres est essentielle pour sauver l’arbitrage. Depuis des années, des hommes sans foi ni loi mènent une guerre féroce pour mettre sous leur botte l’arbitrage et les arbitres. Tant que ces tristes individus continueront d’affecter le football, ce dernier ne relèvera pas la tête.