Colloque international sur les mines antipersonnel : Les participants plaident pour une assistance adéquate aux victimes

01/06/2023 mis à jour: 07:05
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Une unité de l’ANP en pleine opération de déminage - Photo : B. Souhil

Les intervenants au colloque ont mis l’accent sur l’importance de la coordination des efforts et de l’encouragement de l’échange d’expériences en matière de déminage. Ils mettent également en avant les multiples initiatives africaines, notamment l’agenda 2063.

Les participants au Colloque international sur les mines antipersonnel, dont les travaux ont été clôturés hier, appellent à fournir une assistance directe aux victimes de ces engins et à les accompagner. Selon eux, il s’agit d’une nécessité, notamment en Afrique où les conséquences des mines antipersonnel sont désastreuses. «Les effets des mines terrestres constituent une grave menace pour la jouissance pratique de la sécurité humaine et la jouissance pratique du droit au développement», a souligné, lors de son intervention, le chargé d’affaires à l’ambassade d’Afrique du Sud en Algérie, Sello Patrick Rankhumise.

Ce dernier rappelle que «le carnage causé par les mines terrestres se poursuit malgré le consensus international, entériné dans le Traité d’Ottawa de 1997, qui dénonce leur utilisation, y compris la production et le transfert de technologie». «Les mines terrestres ne respectent pas les accords de cessez-le-feu ni la fin officielle des hostilités armées. Elles continuent d’exploser sur le passage des civils et des animaux innocents longtemps après la fin des hostilités», insiste-t-il, en citant les exemples du Mozambique et du Cambodge.

Le diplomate sud-africain cite également le cas du Sahara occidental où des civils, tentant de rejoindre le territoire occupé par le Maroc, sautent sur des mines terrestres. Ce faisant, M. Rankhumise fait remarquer que les efforts visant à éliminer ces carnages devraient «inclure une fourniture importante de ressources et de technologies pour le déminage, des programmes de soutien aux victimes et la réhabilitation économique des territoires précédemment minés».

La représentante du Service de la lutte antimines des Nations unies (Unmas), Christelle Loupforest, dresse, de son côté, un sombre tableau sur la réalité des mines antipersonnel en Afrique. Elle plaide également, à l’instar de plusieurs représentants de pays africains, en faveur d’une assistance pour les victimes. L’intervenante rappelle que ces engins explosifs continuent de faire des ravages, avec une personne tuée ou blessée chaque heure dans le monde.

La responsable onusienne indique qu’en 2022, l’ONU a mis en place pas moins de 14 programmes en faveur des victimes des mines antipersonnel, signalant toutefois que les Nations unies préfèrent que les gouvernements fournissent directement les aides nécessaires aux personnes concernées.

Christelle Loupforest souligne la nécessité de s’appuyer sur le modèle algérien en la matière. Cité par l’APS, le coordinateur du Programme antimines en Mauritanie, Muhammedo Muhammed Ladhref, loue les efforts déployés par l’Algérie pour assurer une paix durable en Afrique, affirmant que son pays souffrait du problème des mines et des engins explosifs. Notant que son pays s’est doté d’un Office national spécialisé dans le déminage et l’assistance aux victimes, il fait part de l’ambition de l’Etat mauritanien d’éliminer toutes les mines de son territoire à l’horizon 2025.

«Huit millions de mines détruites en Algérie»

Par ailleurs, les participants ont mis l’accent sur l’importance de la coordination des efforts et de l’encouragement de l’échange d’expériences en matière de déminage. Ils mettent également en avant les multiples initiatives africaines, notamment l’agenda 2063 placé sous le slogan «Notre Afrique, notre avenir». Cette feuille de route de l’Union africaine (UA)vise à «faire taire les armes d’ici à 2030».

Ils citent aussi le plan d’action conjoint de lutte contre les mines antipersonnel, le Cadre stratégique de l’UA sur l’action contre les mines et les explosifs de guerre et les résolutions pertinentes du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA.

Responsable du programme de la coopération régionale au Centre international de déminage humanitaire de Genève (GICHD), Rana Ellias, salue les efforts consentis par l’Algérie qui «a réussi à libérer ses terres des mines et à offrir l’aide suffisante aux victimes, respectant ainsi ses engagements internationaux en vertu de la Convention d’Ottawa». Dans ce sens, le commandant Ilyes Tarroudi de l’Arme du génie de combat au commandement des forces terrestres de l’Armée nationale populaire (ANP) indique que «l’Algérie a réussi, entre 2004 et 2016, à détruire plus de 8 millions de mines, en plus d’assainir plus de 62 000 hectares de terres minées». 

 

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