On ne sait pas trop si Errahba, une concentration urbaine située non loin du marché de gros des fruits et légumes de la ville de Souk Ahras, est un quartier résidentiel, une assiette proposée aux constructeurs illicites, un espace pour le commerce informel ou encore on no man’s land qui fait fonction de décharge sauvage.
Limitée de part et d’autres par des bâtisses soigneusement alignées et des logements promotionnels qui côtoient allègrement des institutions publiques, à savoir le Centre des impôts (CDI) et le nouveau siège de la daïra qui en phase d’achèvement, elle offre, de l’autre côté un décor hideux fait d’immondices, de matériaux et objets hétéroclites et, surtout, de constructions illicites devenues ingérables à cause de leurs extensions.
«Il est extrêmement difficile de distinguer les lotissements des terrains squattés, puisque les habitants des bidonvilles où s’entassent des centaines d’âmes ont imposé leur présence sur ce site. Des attributaires de lots de terrain acquis légalement font eux-mêmes partie de ceux qui occupent des espaces supplémentaires dans l’illégalité. Des complicités sont perceptibles à tous les niveaux et cette situation profite à plusieurs parties parmi ceux qui continuent à en tirer dividendes», a déclaré M. Sahraoui un habitant d’une cité mitoyenne.
Le centre de formation professionnelle situé dans un terrain vague et entouré de nids de poule et de quelques monticules de gravats reçoit, chaque nuit, des montagnes de déchets ménagers et de matériaux de construction.
Et dire que le siège de l’entreprise publique de wilaya pour l’hygiène et l’environnement est à quelques encablures de cette cité «non identifiable», selon la description de ses propres habitants.
Si l’hygiène laisse à désirer, il en est de même pour l’aménagement urbain. Et là, la responsabilité des habitants qui s’adonnent aux extensions anarchiques et encouragent ceux du bidonville à leur emboîter le pas, est entière.
«Peut-on procéder à un quelconque travail d’amélioration du cadre de vie de ces citoyens au moment où ces derniers procèdent eux-mêmes à la levée des obstacles pour éloigner de nos yeux les poches foncières restantes et ériger leur baraques sur les routes, les voies d’accès vers l’autre partie de cette agglomération», a signalé un employé communal.
Dans cette même partie de la ville prolifèrent des commerces non déclarés, l’abattage clandestin des ovins et des bovins et la dilapidation du foncier.