Cimetière El Hadj M’Barek à Guelma : Quand les morts réclament aux vivants le respect

13/05/2023 mis à jour: 02:15
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Le saint patron de Guelma, El Hadj M’barek Bokhari El Mogherbi, doit se retourner dans sa tombe. Le plus vieux cimetière, qui porte son nom sur les hauteurs de la ville du 8 Mai 1945, accueille depuis sa création les dépouilles des habitants. 

Mais contre toute attente, le lieu n’est plus que désolation. Entre tombes éventrées et autres dont il ne subsiste que quelques traces clairsemées, il n’est pas rare de voir des moutons en train de brouter ou des résidus d’une poubelle encore fumante. Bien que l’APC de Guelma ait entrepris la construction d’un mur de clôture, il y a deux décennies, le portail principal, quant à lui, a été tout bonnement arraché et le cimetière est ouvert à toutes les profanations. 

«Ce que je peux vous dire à ce sujet c’est qu’il n’y a pas une personne à Guelma qui n’a pas connaissance de cette situation. Je vous parle des autorités locales, des riverains, des parents et alliés qui ne veulent pas voir l’innommable», a déclaré un habitant de la ville visiblement ému par le spectacle qu’offre ce lieu sacré.

«Ma famille habite dans le quartier depuis des décennies et je vous prie de me croire que les gens ont construit sur les tombes sans état d’âme, bien avant que le nouveau mur ne soit érigé», ajoute notre interlocuteur. Et de conclure : «Nos parents et grands-parents sont enterrés ici. Il n’y a qu’à voir le type de tombes que nos aïeux faisaient. 

Mais c’est dommage, il ne subsiste que des vestiges !» Bien évidemment, c’est l’absence d’un semblant de gardiennage que le lieu est ouvert à toutes les profanations. 

Comble de l’ironie, le parc de l’APC de Guelma se trouve de l’autre côté de la rue. Notons enfin qu’un autre cimetière de la ville de Guelma se trouve, à quelques nuances près, dans la même situation alarmante que celui d’El Hadj Mbarek, en l’occurrence celui de Baghdoucha du centre-ville. 

Ce dernier, étant saturé, a fait l’objet, il y a quelques années, d’une décision de fermeture prise par les autorités locales. Mais l’entretien et l’aménagement des espaces pour accueillir les nombreux visiteurs n’ont pas suivi. «La moindre des choses aurait été de planter des arbres et par la même procéder à l’enlèvement des détritus que l’on retrouve éparpillés», nous disent des citoyens. 

Quoi qu’il en soit, quand les morts réclament aux vivants un minimum de respect, il y a de quoi se poser des questions. Qu’en est-il de la société civile à Guelma ? Et pourtant les bilans de leurs activités sont bien remplis.  A méditer !    

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