Les gestionnaires de la cité ont mis en place, en juin dernier, une brigade mobile chargée de relever et de signaler les infractions aux règles d’hygiène et de gestion urbaine, à travers la mégalopole algéroise qui compte 57 communes. Pour le moment, cette louable entreprise n’est qu’une entreprise pilote qui concerne quelques communes riveraines de la commune Alger-Centre avant de s’étendre, selon les gestionnaires de la wilaya, à d’autres communes, voire des wilayas. Depuis, l’initiative ne prête pas à l’optimisme, dans la mesure où le résultat est loin d’être reluisant. Car une opération similaire est bel et bien menée dans ce sens par la Pupe sans véritable réussite. Bien que le nombre d’infractions enregistrées chaque année par cette dernière dépasse les 20 000, l’image que nous renvoient nos villes est, faut-il noter, des plus ternes. Une réalité amère qui nous renseigne, si besoin est, sur l’incurie dont font montre les gestionnaires des collectivités locales d’une part, et l’indifférence criante des administrés, d’autre part. Devant ce paysage urbain qui est on ne peut plus laid, les édiles et les administrés se renvoient la balle, autrement dit, chacune des parties tente de se déresponsabiliser, avec le redondant «ce n’est pas moi, c’est l’autre» ! Je me rappelle, alors que j’étais tout petit, le beau rôle que tenaient autrefois les gardes-champêtres, ces traditionnelles patrouilles pédestres qui sillonnaient en îlotage pour un rapprochement avec la population, sensibilisaient la plèbe, dissuadaient les récalcitrants et assuraient une présence sécurisante dans les quartiers, jardins et autres espaces publics. Cette brigade active et efficace, qu’on appelait biaisement «chambit», était chargée, l’on se souvient, de rappeler à l’ordre ceux qui auraient cette fâcheuse tendance à faire n’importe quoi, n’importe comment et n’importe où dans l’espace de la collectivité locale, elle agissait au quart de tour en matière de salubrité publique. Ses attributions étaient légion, dont la mise hors d’atteinte aussi bien les pollueurs sonores, les chipeurs de terrain beyleck, que ceux qui piratent le réseau de l’Aep. Elle assurait aussi la quiétude des petites gens, s’attelait à «désquatter» les espaces publics des petits nababs qui n’en ont cure d’engorger la voie publique avec leur fripe et mettait hors d’état de nuire les commerçants qui osaient grappiller quelque empan du trottoir.