Ces femmes qui veulent sauver l’environnement

08/03/2023 mis à jour: 03:25
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Elles sont jeunes, toutes ingénieures et partagent le même rêve : sauver l’environnement. A travers leurs recherches et leurs inventions, toutes cherchent à atténuer les pressions que subit la planète. Portrait de ces femmes qui ont fait de l’écologie leur devise.

Halima Khaled

Elle s’appelle Halima Khaled. Elle a été honorée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors des Assises nationales de l’agriculture, en reconnaissance de ses efforts pour la promotion du secteur agricole et l'amélioration de son rendement en vue de réaliser la sécurité alimentaire. 

Cette ingénieure agronome et chercheuse au niveau de l'Institut technique pour le développement de l’agriculture saharienne (ITDAS) d'Al Arfiane est aujourd’hui directrice d'une ferme expérimentale dans la wilaya d'El Meghaier. Elle fut l’une des premières à tenter la culture du quinoa dans le sud du pays. A cet effet, elle raconte : «C’est en 2014 que nous avons fait les premiers essais de la culture du quinoa dans deux stations de l’ITDAS : Biskra et Al Arfiane.» Précisant que la région d’El Arfiane, très intéressée par les cultures qui s’adaptent à la salinité des eaux, a attaché une grande importance à cette expérience avec le quinoa. La chercheuse assure d’ailleurs que l’un des objectifs de son introduction est de valoriser les eaux salées et les zones marginales par une culture tolérante à la sécheresse et la salinité. En effet, en plus de ses qualités nutritionnelles, le quinoa a une tolérance et une adaptabilité à des conditions de culture extrêmes. La plante est non seulement peu exigeante en eau grâce à son réseau racinaire qui lui permet de mieux résister à des périodes de sécheresse mais prospère également dans des sols salins. Une telle résistance offre donc de nouvelles perspectives aux agriculteurs confrontés aux changements climatiques, et Halima Khaled a très tôt décelé les avantages que propose la culture du quinoa au Sud. Plus précisément sur sol salé, grâce à la présence de protéines de transport, les ions sodium et chlorure circulent dans la plante jusqu'aux feuilles où ils sont stockés dans des vésicules situées sur la face des feuilles. La particularité de ce mécanisme est qu'il ne fonctionne que dans un sens unique et empêche donc le retour en arrière du sodium, même lorsque le stock atteint des niveaux très élevés au niveau des vésicules. En d’autres termes, le quinoa s’adapte à toutes les conditions climatiques. «Il faut juste bien choisir la période de semis», conseille Mme Halima.

Par ailleurs, connue pour ses propriétés riches en protéines (14 à 18%) et en acides aminées, et cultivable même dans un milieu aux conditions climatiques rudes, le quinoa constitue l’une des cultures les plus prometteuses pour l’alimentation et la sécurité nutritionnelle de demain. En effet, le quinoa possède une qualité rare : celle de contenir les huit acides aminés essentiels à l'organisme humain. Ces éléments sont traditionnellement apportés par la consommation de viande et de produits laitiers ou par l'association céréales et légumineuses (cas du couscous). Une telle plante ne peut donc être qu'utile pour l'autosuffisance en protéines du pays et serait donc un parfait substitut aux viandes animales. Halima Khaled cultive ainsi une plante qui contribue non seulement à sauver la planète ou, du moins, à limiter les dégâts, mais réduira aussi la pression sur le portefeuille car produire de la viande coûte très cher. A noter qu’en Europe, le prix du quinoa atteint jusqu'à 8500 la tonne, soit dix fois plus que le blé. Reste à faire connaître le quinoa aux consommateurs algériens.

Yamina Bouchikh

Créer du cuir à partir de microbactéries issues des déchets ménagers, qu’ils soient agroalimentaires ou de l’industrie agricole. Si l’idée semble folle, elle a pourtant été concrétisée par Yamina Bouchikh, chercheuse à l’Institut national de la recherche agronomique d’Algérie (INRAA). A 38 ans, cette docteure en biologie spécialiste dans la valorisation des ressources naturelles végétales, bactériennes et fongiques s’est lancée un pari fou : produire du cuir à partir de bactéries et de déchets organiques. 

La raison : elle estime que les défis de l’ère actuelle nous poussent à changer notre vision en ce qui concerne les procédés de production de ce que nous consommons, et cela en raison des effets négatifs de l’industrie polluante sur l’environnement. «L’utilisation de bactéries est donc intéressante, surtout qu’il s’agit de l’usine biologique la plus avancée de la terre, notamment grâce à sa capacité à fabriquer et à produire différents matériaux à moindre coût économique mais également environnemental», explique-t-elle. L’idée de créer du cuir à partir de bactéries s’est développée crescendo. «Plutôt que de me concentrer sur les effets négatifs des bactéries, j’ai préféré me pencher sur le rôle actif et important de ces dernières dans le système biologique», confie-t-elle. «Nous avons donc commencer par travailler sur des microchampignons qui stimulent la croissance des plantes et, de fil en aiguille, je me suis retrouvée à travailler sur les bactéries et la bio-fabrication bactérienne», raconte-t-elle. «Nous cultivons ces bactéries en laboratoire sous des conditions contrôlées afin qu’elles bio-synthétisent une matière : de la cellulose pure.»

Le cuir est donc synthétisé par des bactéries, nourries par des déchets ménagers et/ou agro-industriels. Les bactéries y trouvent tous les nutriments nécessaires à leur croissance et développement. Selon Yamina Bouchikh, c’est un processus purement naturel, étant donné que cette cellulose est synthétisée sous forme de film afin de protéger les cultures bactériennes des agressions extérieures. «Nous faisons en sorte de manipuler ces bactéries afin de contrôler la forme, l’épaisseur et la couleur de ce biofilm pour le traiter et le transformer en cuir», précise-t-elle. En d’autres termes, la docteure a concentré ses recherches scientifiques sur l’alimentation des bactéries et l’établissement des conditions adéquates pour leur croissance et leur reproduction afin de les utiliser pour produire de la matière organique utile, plutôt que de les combattre et les éliminer. Il a fallu 2 ans à la chercheuse pour développer son idée. «Le projet a réellement démarré après que nous ayons participé à un programme régional Next Society, conçu pour aider les chercheurs à développer leurs recherches dans des projets de start-up, et nous avons obtenu la première place en Algérie, ce qui nous a permis de bénéficier de formations sur plusieurs sujets liés à l’entrepreneuriat et un soutien financier pour développer le projet», explique-t-elle. Nommé TANMU, le projet utilise ces micro-bactéries issues des déchets ménagers, agroalimentaires et de l’industrie agricole pour créer des matériaux durables et écologiques, comme le cuir végétalien. D’ailleurs, Yamina Bouchikh assure qu’un processus de prototypage et d’essais expérimentaux est en cours afin de développer une matière très résistante en plus d’être biodégradable. Si cela est contradictoire techniquement, il est très commun dans la nature. L’objectif est de faire en sorte que ce cuir puisse être utilisé dans les différents secteurs de la mode ou encore dans l’habillage automobile. Honorée lors d’une célébration de la Journée internationale des droits des femmes par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, Yamina Bouchikh confie : «Le Président avait exprimé son intérêt pour notre projet et nous a assuré qu’il mettra à notre disposition tous les moyens nécessaires afin de le développer et créer une entreprise biotechnologique algérienne spécialisée en bio-fabrication.»

Aïcha Chaâbna

Elle s’appelle Aïcha Chaabna. A tout juste 25 ans, cette jeune diplômée en nutrition et sciences des aliments avait pour première ambition de produire de la gélatine extraite de peaux de moutons abîmées. Malheureusement, elle n’a pas pu concrétiser son projet. La raison : l’impossibilité de se fournir suffisamment en eau, nécessaire pour sa mise sur pied. 

Elle décide donc de chercher une solution alternative. Lui vient alors l’idée de récupérer l’eau de pluie. «Lorsque l’on m’a annoncé qu’en raison du peu d’eau disponible dans notre région (Batna, ndlr), il me sera presque impossible de mettre en place mon projet de gélatine, dont la réalisation nécessitait beaucoup d’eau, j’ai rapidement pensé à utiliser l’eau de pluie, si souvent gaspillée», raconte-t-elle. Et de poursuivre : «L’Algérie connaît un stress hydrique important. Pourtant, on continue à gaspiller l’eau de pluie au lieu d’en faire bon usage. Des études ont révélé que 80% de ces eaux se perdent avec les eaux usées et seulement 20% sont absorbées par le sol. Cela nous renseigne sur la quantité énorme d’eau gaspillée.»

Avec son équipe, elle entreprend des recherches sur la région de Batna, sa pluviométrie, ses perturbations, mais également sur la quantité d’eau qui sera possible de récupérer et les hectares qui pourront être irrigués avec. «Nous avons également fait des recherches plus techniques sur le matériel nécessaire et notamment les parapluies», poursuit-elle. Et 3 mois après, le projet «MyUmbrelle» voit le jour. Ayant pour slogan «Derrière chaque goutte d’eau récupérée se cache une vie», le projet consiste à récupérer l’eau de pluie pour des utilisations diverses dans différents domaines et secteurs. «Il s’agit d’un ensemble de parapluies inversés et flexibles, collecteurs de pluie, rattachés à des citernes pour le stockage de l’eau récupérée», explique-t-elle. Assurant que les avantages d’un tel projet sont nombreux, tels que l’éradication de la sécheresse, le recyclage et la purification des eaux, la réduction des risques d’inondation, mais aussi l’économie d’eau pour l’irrigation, Aïcha explique que la réutilisation de l’eau de pluie se déroulera en quatre phases. La première est la récupération de l’eau. «A la survenue des pluies, il suffira d’ouvrir les parapluies. L’eau viendra alors s’installer dans le creux de ces derniers», affirme-t-elle.

Les parapluies étant rattachés à un filtre, l’eau sera donc filtrée, ce qui constitue la deuxième phase. La troisième phase est celle du remplissage des citernes reliées au dispositif. «Une fois l’eau récupérée puis filtrée, elle passe par la conduite de remplissage qui mène vers la citerne», explique Aïcha. Et enfin la quatrième phase, celle-ci facultative et dépend des besoins, concerne le remplissage d’une citerne secondaire (secours). «Une fois cette eau récupérée, on peut l’utiliser pour l’irrigation ou l’aquaculture ou encore, dans un futur proche, dans les smart cities, les universités ou les hôpitaux», assure Aïcha, qui poursuit : «Grâce à nos parapluies, non seulement nous n’empiétons pas sur les nappes phréatiques, mais nous réduisons également le forage de puits, qui représente un grand danger en cas de non-remplissage.» Pourvue d’une vision écologique sans limite, motivée mais surtout déterminée à mener, cette fois-ci, son idée à terme, Aïcha a déjà tracé les lignes directrices de son projet : «Nous prévoyons de conquérir le marché national très bientôt.»

Céline Djaout

A seulement 24 ans, Céline Djaout est l’initiatrice d’un projet innovant visant à restaurer La Casbah d’Alger à partir de ses débris. Diplômée d’un Master en architecture, spécialité patrimoine urbain et architectural au département d’Alger-Centre, Céline avoue tout de même qu’elle a failli abandonner à de nombreuses reprises en raison des difficultés rencontrées. Mais son amour pour l’art, la culture et les civilisations mondiales et leurs identités à travers leurs constructions était plus fort. 

L’idée de son projet lui est venue lors de troisième année de licence, pendant sa première «véritable» visite à La Casbah, car «le parcours touristique que je prenais auparavant ne laissait pas prévoir sa véritable situation», se rappelle-t-elle. Et c’est à partir de là que Céline se lance dans des recherches approfondies sur les moyens de sa réhabilitation. Son projet consiste à proposer, en premier lieu, un plan d’aménagement général pour La Casbah et ses abords, avec comme problématique : restituer l’image identitaire du tissu urbain ainsi que l’extraversion de La Casbah envers ses abords. «J’ai donc proposé un plan d’aménagement détaillé de l’Axe Ourida Meddad, tout en adaptant son parcours aux personnes à mobilité réduite. Je l’ai ensuite clôturé avec la conception architecturale d’un centre communautaire, et la reconversion du marché de la Lyre», explique-t-elle. Et comme la restitution de l’image identitaire de La Casbah dépend de la reconstruction des zones vides, souvent occupées par les déchets et gravats d’effondrement, Céline a eu une idée de génie : valoriser les débris afin de permettre à La Casbah de renaître de ses cendres. «J’ai donc pensé à ‘‘créer’’ une brique à partir de la terre retrouvée dans les zones d’effondrement, imitant ainsi la technique ancestrale déjà utilisée à La Casbah», assure-t-elle. Après avoir eu cette idée, Céline décide de réorienter son projet de recherche vers ce sujet et de se diriger vers le Centre national des études et recherches intégrées au bâtiment. «Les ingénieurs et responsables ont très bien accueilli mon idée et m’ont donné le feu vert pour débuter la recherche dès que possible», raconte-t-elle. Mais le parcours n’était pas sans embûches. Céline raconte qu’il lui a fallu passer par plusieurs étapes pour réaliser ses briques.

Pour la première étape de son processus, elle avait besoin de matière première, sauf qu’elle a eu du mal à trouver de l’aide pour faire sa collecte de terre et débris. Elle a donc contacté des gens de La Casbah. La deuxième étape consistait à réduire la terre avec les débris en une poudre fine à l’aide d’un broyeur mécanique. Là encore, Céline se rappelle de l’épreuve endurée pour en trouver un sur Alger et ses environs. Vient ensuite l’étape des stabilisants pour la confection de la brique. Céline a reçu l’aide d’un des premiers fabricants des blocs de terre comprimés en Algérie. Elle a ensuite suivi les étapes traditionnelles de la fabrication du BTC, à savoir le broyage, le malaxage de la terre avec les stabilisants, la compression et enfin le séchage des blocs. «Le résultat était à la hauteur de mes espérances. J’étais ravie !» se réjouit-elle. D’ailleurs, Céline à même reçu les félicitations ainsi que les encouragements des professionnels du domaine. Du haut de ses 24 ans, Céline rêve de voir renaître La Casbah de ses cendres. Si, selon elle, sa réhabilitation et sa reconstruction sont très complexes, cela n’est pas impossible. «Plusieurs secteurs doivent collaborer ensemble pour parvenir à sauver le cœur battant de la capitale. Je pense qu’il est nécessaire d’établir un plan de gestion qui divise La Casbah en plusieurs îlots ou agrégats par quartier, et classer ces derniers par état d’urgence. Car il est juste impossible d’entamer les travaux sur l’ensemble du tissu à la fois. La Casbah est beaucoup trop complexe», explique-t-elle. Cette dernière espère que son projet apportera des solutions concrètes à de nombreux problèmes. D’abord, sur le plan urbain : «Les passages bloqués par les maisons effondrées seront dégagés. Cette première étape permettra d’amoindrir les problèmes d’assainissement enregistrés à cause du poids exercé par les débris sur les conduites d’eau qui finissent toujours par exploser», souligne Céline. Ensuite, la jeune fille assure que la collecte de la terre et des débris constitue une parfaite occasion de faire le tri sélectif des matériaux. «Nous pourrons retrouver les carreaux de zelij, ou du moins ce qu’il en reste, ainsi que les briques et les éléments de maçonnerie qui ont gardé leur forme initiale et peuvent être utilisés dans les travaux de réhabilitation des maisons encore debout», poursuit-elle. Aussi, la terre et les débris les plus détériorés peuvent être, selon Céline, recyclés et servir dans l’élaboration de sa brique.

Et cette brique, pourrait, à son tour, servir dans la réalisation de plusieurs projets, notamment la construction de maisons de relogement pour abriter les familles des demeures les plus détériorées, lors des travaux de réhabilitation, ou encore la construction de maisons d’artisanat dans chaque quartier afin de valoriser les efforts des artisans, et faire renaître ces merveilleuses pratiques d’autrefois.

Oum Keltoum Haddad

Une nouvelle expérience est tentée en Algérie : créer du béton à partir de déchets en plastique. A 27 ans, cette ingénieure en génie civil, née à Béchar, a eu, dans le cadre de son projet de fin d’étude, la merveilleuse idée d’inclure les déchets plastiques dans les matériaux de construction, et ce, dans le but de réduire leur quantité dans l’environnement mais aussi de baisser le coût des projets de construction. Elle a donc étudié la possibilité d’inclure un type de déchet plastique commun comme matériau de construction granulaire en y corrigeant le sable de dune afin de recycler le PET et protéger l’environnement de cette substance à lente dissolution. Ses recherches se sont appuyées sur des études confirmant la possibilité d’incorporer les déchets plastiques dans des matrices de ciment. 

«Je me suis donc dit qu’il était possible d’utiliser les déchets plastiques dans le béton comme liant pour produire un matériau, ainsi que de les utiliser sous forme de fibres pour résister à la traction.» Les bouteilles peuvent également, selon elle, être utilisées dans la construction de maisons et comme briques pour la construction. Et pour mener à bien son étude et arriver au résultat escompté, la jeune fille et son binôme ont suivi un processus bien particulier. «Nous avons donc créé un programme expérimental avec 24 échantillons cylindriques de 16 x 32 cm, utilisant les matériaux locaux et en ajoutant les déchets plastiques», explique-t-elle.

La première étape consiste à appeler l’établissement de traitement des déchets pour leur fournir des matériaux en plastique. A noter que les déchets plastiques sont spécifiés, autrement dit la qualité du plastique est imprimée sur les pièces en plastique. Vient ensuite l’étape broyage des déchets plastiques pour obtenir des granulés semi-homogènes. Ces granulés sont ensuite triés et classés par taille. Sachant que la composition du béton est le ciment, le sable, le gravier et l’eau, un certain pourcentage (5%-10%-15%-20%) de sable est remplacé par des granulés de plastique et le processus de mélange se fait normalement. Le béton est alors mélangé avec de l’eau et mis dans des moules pour pouvoir y effectuer des expériences de pression. Il existe bien évidemment d’autres expériences à l’état liquide, telles que le niveau de viscosité. 

«Afin d’évaluer le potentiel d’utilisation de ce matériau recyclé, la distribution granulaire, le module de finesse, la masse volumique apparente et absolue et la résistance à la compression ont été mesurées en laboratoire», explique-t-elle. 

Les résultats sont ainsi recueillis après une semaine, puis après 28 jours. Et comme dernière étape : comparer les résultats et en tirer les conclusions. Si l’idée était claire, le processus a, quant à lui, été difficile «en raison du manque de ressources et de notre incapacité, en tant qu’étudiants, à mettre en œuvre pleinement nos plans en raison d’obstacles administratifs et du manque de temps», se désole-t-elle. 

En termes de résultats, Mme Haddad énumère : «Nous avons constaté que l’ajout de déchets en plastique diminue la masse volumique du béton mais les performances mécaniques des bétons (résistance à la compression) sont augmentées en fonction des pourcentages d’ajout des déchets de caoutchouc.» Affirmant également que l’ajout de déchets en plastique diminue la porosité du béton, ce qui améliore l’adhérence des constituants du béton. Il a également été constaté, selon Mme Haddad, un gain économique lors du remplacement des quantités de sable par les déchets en plastique, ce qui va influencer positivement les coûts de réalisation des projets. 

En plus d’une possible amélioration de la durabilité des bétons grâce à la capacité des particules de plastique à remplir les vides plus efficacement. «Si ce type de béton est plus léger et moins coûteux et ne convient pas pour la construction de grands projets portant de grandes charges, il peut tout de même être utilisé dans les petites opérations de construction, telles que les trottoirs et les murs de clôture», affirme Mme Haddad. Finalement, son approche vise à développer et à soutenir l’utilisation de ces déchets industriels dans divers ouvrages de génie civil qui, d’une part, contribueront à la préservation de l’environnement, et d’autre part, réduiront les coûts induits par l’utilisation de matériaux de plus en plus rares, notamment dans certaines régions du pays. Encore une idée innovante. 

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