Certains d'entre eux étaient en détention depuis des mois : Plusieurs détenus remis en liberté provisoire

31/03/2022 mis à jour: 02:01
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Photo : D. R.

Plusieurs militants et activistes politiques, placés en détention provisoire, ont été remis en liberté provisoire, hier, a annoncé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) sur sa page Facebook. Parmi eux figurent Chems Eddine Laalami et Ahmed Chérif Ketfi. Ils devaient quitter la prison le même jour. Le tribunal de Bordj Bou Arréridj avait confirmé, le 11 octobre 2021, en appel, la condamnation à deux ans de prison ferme de Chems Eddine Laalami.

Cette figure du hirak était poursuivie dans trois affaires et a été condamné à deux ans de prison ferme assortie d’une amende de 200 000 DA pour chaque dossier, selon le CNLD. Lors du procès en appel le 4 octobre, le parquet avait requis contre Chems Eddine Laalami, dit Brahim, l’aggravation de la condamnation prononcée en première instance. 

Il était poursuivi pour «discours de haine», «outrage à corps constitué», «diffusion de fausses informations» et «incitation à attroupement non armé», a rappelé le CNLD.

Arrêté fin juin par les gardes-côtes algériens alors qu’il tentait de traverser la Méditerranée, Chems Eddine Laalami avait été placé sous mandat de dépôt le 4 juillet. Le militant s’était notamment vu infliger trois mois de prison à l’issue de sa tentative d’émigration clandestine.

A Constantine, la justice a remis aussi en liberté provisoire Lazhar Zouaïmia, Abdelkrim Zeghileche et Houssam Eddine Belghit, a listé le CNLD. A Sétif, les détenus Chouaib Merabet, Hicham Debache et Nacer Benaissa ont quitté la prison après avoir été remis en liberté provisoire.

A Alger, Hocine Boukezouha a été, à son tour, remis en liberté provisoire. A Jijel, Ali Derrar a quitté la prison après avoir purgé sa peine. 

«Tout en se réjouissant de cette bonne nouvelle, la LADDH réitère sa demande de libération de l’ensemble des détenus d’opinion, leur acquittement et l’arrêt de la répression», a réagit la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme sur sa pace Facebook. Actuellement, plus de 300 personnes sont incarcérées et recensées dans plusieurs wilayas du pays, selon le CNLD.

Des écrivains, des avocats, des journalistes, des militants politiques et des activistes sont poursuivies pour avoir juste exprimé une opinion sur les réseaux sociaux ou participé à des manifestations populaires durant le hirak. Certains sont aujourd’hui en liberté après avoir purgé les peines auxquelles ils avaient été condamnés.

En plus des militants issus du hirak, une deuxième vague de détenus est venue allonger la longue liste des prisonniers. 

Il s’agit d’individus poursuivis pour appartenance au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et au mouvement Rachad, classés organisations terroristes par l’Algérie.

Ils sont poursuivis sur la base de l’article 87 bis du code pénal, amendé en juin 2021. 

Cette nouvelle disposition, qui assimile à du «terrorisme» ou à du «sabotage» tout appel à «changer le système de gouvernance par des moyens non conventionnels», a été à l’origine de l’intensification des arrestations. 

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