Après l’agression de deux employées, les travailleurs sollicitent l’intervention du wali et du chef de la sûreté de wilaya pour sécuriser les lieux.
L’insécurité aux abords du Centre des impôts de la ville de Constantine (CDI) a atteint un seuil alarmant. Tous les fonctionnaires avaient déjà averti sur les conditions dans lesquelles ils continuent d’exercer et s’étaient interrogés sur les raisons qui ont poussé les décideurs au niveau de la direction générale des impôts à implanter un siège aussi important dans un lieu éloigné des habitations, sur une route express, et surtout mal fréquenté.
«C’est un site qui pénalise également les contribuables, alors qu’il fallait le réaliser carrément à la nouvelle ville Ali Mendjeli», nous a déclaré un fonctionnaire.
Mais ce que les travailleurs du centre avaient craint s’est finalement produit, lundi 9 mai, quand deux employées ont été victimes d’un véritable guet-apens dressé non loin du siège du CDI par un énergumène, qui voulait les agresser, après les avoir menacées à plusieurs reprises auparavant.
Si la première a pu s’échapper, la seconde a subi une violente agression. Elle s’en sortira avec des blessures et des séquelles physiques et psychiques, ce qui a nécessité son examen par un médecin légiste.
Si les services du 18e arrondissement de la sûreté ont ouvert une enquête sur cette affaire, les travailleurs n’ont pas cessé de dénoncer cet état de fait.
Dans un communiqué adressé à notre rédaction, le Syndicat autonome des fonctionnaires des impôts (SAFI) a dressé un état critique de la situation qui continue de hanter les travailleurs, mais aussi les citoyens.
«La direction des impôts avait déjà adressé des requêtes aux autorités concernées, dont le wali, le P/APC pour la réalisation d’une passerelle et des ralentisseurs sur la route ainsi que l’affectation d’agents de l’ordre comme c’est le cas pour le siège de l’Hôtel des finances au centre-ville de Constantine, tout cela pour sécuriser les lieux et protéger les travailleurs et les fonds», lit-on dans le communiqué du SAFI.
«Si la réalisation de la passerelle s’est avérée très coûteuse, l’installation des ralentisseurs est en phase de concrétisation. La direction des impôts de Constantine a eu l’accord définitif de la commission spécialisée de l’étude des emplacements des ralentisseurs relevant de la direction des travaux publics suite à la relance de la demande par le directeur des impôts Amar Hatrag en date du 12 septembre 2021. Des plaques de signalisation seront placées dans 15 jours pour avertir les conducteurs», a révélé à El Watan un membre du SAFI.
Toutefois, la sécurisation du CDI demeure la principale revendication des travailleurs.
«Le SAFI et en coordination avec tous les employés du CDI sollicite l’intervention des autorités de la wilaya, notamment le wali et le P/APC pour réaliser un arrêt de bus près du CDI, et assurer la sécurité des employés», conclut le communiqué. Aujourd’hui, jeudi 12 mai, le SAFI organise un sit-in de protestation et de solidarité avec les deux victimes des agressions, tout en rappelant les autorités au devoir de répondre à leurs revendications.