Célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse en Algérie : Des médias mis à mal par le contexte économique

05/05/2022 mis à jour: 05:42
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Il n’est un secret pour personne que la presse nationale traverse une période délicate, qui pourrait déboucher, à terme, et si des décisions ou mesures ne sont pas prises, à la remise en cause du pluralisme médiatique. 

La disparition du quotidien d’information générale francophone Liberté, au-delà des motivations et motifs ayant amené son actionnaire principal à prendre une telle décision, devrait normalement faire débat pendant longtemps au vu des enjeux que cela représente. Un média qui disparaît, au-delà de sa ligne éditoriale, c’est généralement un espace d’expression qui se rétrécit, surtout lorsqu’il s’agit d’un média qui donne la parole aux voix discordantes. 

Plusieurs autres médias font également face à des difficultés qui risquent de compromettre leur pérennité. Sans parler des titres ayant déjà disparu. Des aléas en lien avec la situation économique nationale auxquels se sont ajoutées les retombées d’une crise du marché international du papier par exemple, ce qui a amené deux titres à augmenter le prix de leur journal, ainsi que les conséquences de la profusion des médias audiovisuels et des réseaux sociaux, ces derniers étant devenus, en un laps de temps assez court, de sérieux «concurrents» pour les médias traditionnels. Des raisons objectives qui font que les médias aujourd’hui n’arrivent plus à évoluer normalement, abstraction faite pour ceux dépendant de la publicité étatique. 

Cette dernière est d’ailleurs un enjeu important pour les uns et les autres, les autorités ayant jusque-là conçu cette publicité comme un moyen de pression, alors que pour certains titres cette manne garantirait leur survie. En dehors de cette publicité étatique, dont la distribution est sujette à des critiques bien entendu, il n’existe aucune autre forme d’aide de l’Etat, les sociétés de presse étant considérées comme toute autre entreprise économique avec le même système de taxation par exemple, tout comme pour ce qui est de l’industrie du livre. Hormis pour le début de l’aventure, au début des années 1990, les autorités de l’époque ayant décidé d’une batterie de mesures pour lancer le processus du pluralisme médiatique, aujourd’hui aucune forme d’aide n’existe. 

Le fonds d’aide à la presse que plusieurs responsables ont en fait annoncé à maintes reprises n’a jamais vu le jour. 

Dans de nombreux pays, occidentaux notamment, à l’image de la France, des systèmes d’aide aux médias sont mis en place. Il est question entre autres de régimes fiscaux avantageux, soumis bien entendu à nombre de conditions (les titres qui accordent par exemple trop d’espace à la publicité en sont exempts), afin de s’assurer que cette «assistance» aille là où il le faut.

 Dans tous les cas de figure, aujourd’hui il est clair que le pluralisme médiatique est soumis à rude épreuve, par des pressions politiques et un contexte économique de plus en plus contraignant. Ceci sans oublier la précarité dans laquelle évoluent nombre d’employés des médias, ce qui rend le secteur de moins en moins attractif…

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