Captage des eaux de Guelta Ezzarga à Hammam N’baïls (Guelma) : Un projet controversé et des retards injustifiés

08/01/2022 mis à jour: 00:09
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L’opération devait améliorer l’alimentation en eau dans la région / Photo : El Watan

Pour les amoureux de la nature, le chantier est venu défigurer l’un des plus beaux sites touristiques de la wilaya.

Le projet du captage et du traitement des eaux de la célèbre cascade de Guelta Ezzarga (Lac Bleu), lieu touristique par excellence à Hammam N’bails, commune située à 30 km de Guelma, est en souffrance. 

Déjà à l’annonce de l’enveloppe astronomique allouée et son lancement en 2015, pour un délai de réalisation n’excédant pas 24 mois, des voix se sont élevées pour ne pas défigurer cet espace féerique. 

«Bien que les gros œuvres soient en voie d’achèvement mais l’entreprise réalisatrice a dépassé depuis très longtemps les délais de réalisation», a déclaré à El Watan le directeur de l’hydraulique de la wilaya. 

Et de conclure : «Nous sommes à la deuxième mise en demeure et nous allons vers la résiliation, après avoir donné toute les chances à cette entreprise pour terminer les travaux. Le captage des eaux est destiné à l’alimentation en eau potable de la commune de Hammam N’bails très éprouvée par le manque d’eau à raison de d’une distribution tous les 10 jours»

Sur le site de Guelta Zerga, un chantier anonyme, sans plaque ni identification, avec beaucoup de béton, est venu se greffer à quelques enjambées de la cascade au pied d’une falaise majestueuse. Une verrue qui enlaidit l’un des plus beaux sites touristiques de la wilaya.

«Les bulldozers ont ouvert une voie dans le chantier jusqu’à la cascade pour poser une conduite en PVC. Ce qui faisait le charme de ce lieu, avec la cascade est incontestablement le lit de l’oued avec ses blocs de pierres gigantesques polies par les eaux, aujourd’hui et détruites à jamais», a réagi amèrement un randonneur habitué des lieux. 

Ainsi, les autorités locales de l’époque n’ont pas pris en considération le côté environnemental privilégiant l’urgence de la situation pour l’AEP de Hammam N’bails. «Nous n’avons jamais été consultés. C’est un projet sectoriel de la direction de l’hydraulique. En ma qualité

d’ex-P /APC, j’avais demandé une étude à titre gracieux sur les potentialités en eau. Nous avions moins de 15 litres par seconde. Mais les responsables de l’hydraulique ont attesté avoir un débit de 50 litres par seconde. Des années plus tard, Hammam N’bails est toujours alimentée à raison de un jour sur onze. Et le chantier est en léthargie», a révélé à El Watan, Houcine Hadjadji, ex-maire, aujourd’hui député. 

Quoi qu’il en soit, au delà l’enveloppe, estimée à près de 70 milliards, de quoi alimenter Hammam N’bails en quatre conduites d’AEP à partir des localités à fort potentiel hydrique dans la région, la population est dans l’attente de jours meilleurs.  

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