Biofertilisation : Les agriculteurs formés aux nouvelles techniques

24/05/2023 mis à jour: 20:15
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La culture de la tomate a connu un grand succès dans les wilayas de Biskra et El Oued - Photo : D. R.

Les wilayas ciblées par ladite formation sont à fort potentiel. El Oued s’est illustrée depuis plusieurs années par la production de la tomate industrielle et la pomme de terre.

L’agriculture biologique ou «bio» constitue une opportunité à saisir pour mettre en valeur les ressources favorables dont disposent certaines régions du pays. Dans cette perspective, le Programme d’appui au secteur de l’agriculteur (PASA), pôle Sud, a organisé, durant le mois en cours, deux sessions de formation au profit d’agriculteurs à El Oued et Biskra.

Cette formation sur «La biofertilisation et le bio : contrôle des ennemis des cultures» vise «à mettre à niveau les connaissances en agriculture biologique et plus particulièrement les modes de traitement et de lutte contre les maladies et parasites selon la réglementation appliquée dans l'Union européenne (UE) et connaître les différentes techniques de lutte contre les parasites en agriculture biologique», selon un communiqué.

Le marché mondial des produits «bio» connaît un essor sans précédent. En 2020, il est estimé à plus de 120 milliards d’euros, soit une hausse de 14 milliards d’euros par rapport à 2019, selon les chiffres de l’annuaire statistique de l’agriculture biologique «The World of Organic Agriculture». Les terres agricoles biologiques ont augmenté de 3 millions d’hectares à travers tous les continents.

Face à la courbe ascendante de ce modèle agricole, l’Algérie y trouve une alternative intéressante pour valoriser ses ressources locales, d’autant que la durabilité et la proximité des marchés en croissance, notamment l’UE, sont des facteurs favorables à son épanouissement. Les wilayas ciblées par ladite formation sont à fort potentiel.

El Oued s’est illustrée depuis plusieurs années par la production de la tomate industrielle et la pomme de terre. Biskra est la région phœnicicole la plus importante d'Algérie, en quantité et en qualité, grâce à la variété Deglet Nour. «Le secteur agricole à Biskra et à El Oued a connu un essor important vu la disponibilité des facteurs de production et l’appui apporté par les différents programmes de développement agricoles. Cependant, le développement enregistré présente des défis sur le plan écologique, particulièrement avec l’utilisation des intrants et pesticides chimiques de synthèse.

Ces régions agricoles algériennes sont propices au développement de ce mode de culture… elles devraient s’apprêter à des itinéraires techniques basés exclusivement sur les intrants biodégradables», est-il détaillé.

L’attachement d’un grand nombre d’agriculteurs aux pratiques ancestrales de lutte biologique et de respect de l’environnement favorise l’adoption de ce mode de culture : «Les producteurs des wilayas de Biskra et El Oued devraient saisir cette occasion pour initier et développer l’agriculture biologique permettant d’offrir à une clientèle, algérienne et/ou étrangère, disposée à payer plus cher, une production ayant une valeur ajoutée, surtout du point de vue de la qualité.»

Cette formation, est-il encore rappelé, a pour objectif de rendre «les participants capables d’analyser les implications techniques, économiques et sociales de l’agriculture biologique, pour en cerner les conditions de réussite et approfondir les connaissances sur les différentes techniques de fertilisation en agriculture biologique».

Le PASA, y compris dans la gestion de l’eau, l’agro-industrie et la pollution agricole, est mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et l’Institut national de la recherche agronomique d’Algérie (Inraa) pour le pôle Sud. Le projet appuie les filières «dattes» et «piment» dans la wilaya de Biskra et la filière «pomme de terre» dans celle d’El Oued. 

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