La RN 75 reliant la wilaya de Béjaïa à celle de Sétif, en passant par les communes de Béni Maouche et Seddouk, est lestée d’ordures de toute nature sur toute sa longueur.
Les parties latérales de la chaussée que son les accotements, mais aussi les caniveaux et les talus sont souillés par un patchwork de déchets. Tous les rejets solides y sont représentés : déchet ménager, contenants en plastique, emballages en verre, canettes, déchets encombrants, gravats…
Dans un réflexe de profanation de l’environnement, des hurluberlus ont poussé l’outrecuidance jusqu’à réduire en charpie les bouteilles en verre, rendant ainsi délicate toute opération de récupération.
Ce décor hirsute, tranche avec la splendeur des étendues champêtres environnantes, relativement préservées. À hauteur de certaines localités, néanmoins, cette pollution a fait une intrusion spectaculaire dans les parcours de vergers, donnant une figure crade de l’arrière-pays.
«Ces actes d’incivisme contre la nature ne datent pas d’aujourd’hui. Avec le temps, ils sont solidement ancrés dans les mœurs. Cependant, ce qui a changé au cours de ces dernières années, c’est l’ampleur de ces rejets, qui ont pris des proportions alarmantes», dira, à juste titre, le gérant d’un taxi-bus assurant la ligne Bejaia-Béni Maouche.
«La responsabilité est partagée entre le citoyen, qui ne fait pas grand cas de l’environnement en se débarrassant de ses déchets à l’emporte-pièce, et les pouvoirs publics qui ont introduit dans le circuit commercial des emballages jetables, sans avoir prévu des mécanismes pour leur recyclage et leur transformation», renchérit un riverain de Seddouk.
Il va sans dire que ces comportements négatifs et préjudiciables trahissent un déficit en culture de l’environnement et une philosophie de vie en totale contradiction avec les lois de la nature.