Invité aujourd’hui à un séminaire sur le lien entre littérature et journalisme dans des ateliers de recherche organisés par le master-doctorat Littératures francophones de Cergy Paris Université, notre ami et confrère d’El Watan Mustapha Benfodil explique son parcours dans une interview publiée par l’université qui l’accueille : «Je peux l’affirmer d’emblée : le journalisme traverse mon écriture littéraire de part en part.
L’intertextualité entre ces deux régimes d’écriture et d’ailleurs assez visible et assez lisible dans presque toutes mes textes de fiction, que ce soit dans mes romans ou bien dans mon théâtre. Il se trouve que je suis journaliste professionnel depuis 28 ans, précisément depuis 1994, et un tel investissement dans un métier aussi prenant n’est forcément pas neutre. Et j’ai commencé à publier de la littérature en l’an 2000, cela en même temps que naissait la Maison Barzakh, mon éditeur algérois.
Cela dit, mon travail de création est antérieur à mon activité journalistique. J’ai commencé à écrire de la poésie, des nouvelles, des contes, des romans, à partir de la fin des années 1980, donc je ne suis pas dans le schéma du journaliste qui se lance dans la fiction. J’ai suivi plutôt le cheminement inverse : celui d’un jeune auteur (à l’époque) qui se cherche, qui est en pleine construction de sa poétique, et qui s’attache à affiner sa pratique en espérant trouver dans le journalisme un refuge, un écosystème viable pour sa passion des mots.»
Au passage, il annonce son prochain roman Terminus Babel, qui paraîtra en coédition chez Barzakh, à Alger et aux éditions Macula, à Paris en avril : «L’une des particularités de cet opus est que le narrateur est un livre ; un roman intitulé K’tab/Oraison pour une étoile sauvage, K’tab étant un mot en arabe qui signifie ‘‘livre’’ en français. Edité à Alger, K’tab va figurer parmi les acquisitions d’une prestigieuse bibliothèque en France.
Suite à un ‘‘accident de lecture’’ qui va abîmer ses pages, il est retiré de la bibliothèque et placé provisoirement dans une réserve où sont massés tous les livres retirés des collections, et qui vont être envoyés au pilon». On reconnaît là d’emblée la pugnacité de la plume de Mustapha Benfodil qui en fait tout le sel et le charme.
De notre correspondant en France
Walid Mebarek