Evoquant le lancement du service digital de «Fetwa en présentiel», le ministre des Affaires religieuses a fait savoir que ce support vient consolider le dispositif déjà existant : application «e-fetwa», demandes envoyées par courrier, etc.
Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a salué hier la décision de l’Assemblée générale des Nations unies intitulée «Mesures de lutte contre l’islamophobie», ainsi que la nomination d’un envoyé spécial des Nations unies chargé de suivre les mesures de lutte contre ce phénomène.
Invité du forum du quotidien El Moudjahid, le ministre a, à ce propos, souligné l’importance du respect et de la compréhension de la diversité religieuse, et a appelé à lutter contre le discours de haine et les différentes formes de dénigrement des symboles religieux.
Deux ans après avoir proclamé la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, célébrée le 15 mars de chaque année, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté cette résolution par 115 voix pour, 44 abstentions et aucune voix contre.
Outre sa demande de nomination d’un envoyé spécial, l’Assemblée a appelé les Etats membres à prendre toutes les mesures nécessaires, dont «des lois et des politiques», pour combattre l’intolérance religieuse, les stéréotypes négatifs, la haine, l’incitation à la violence et la violence contre les musulmans.
Lors du forum d’El Moudjahid, le ministre a, sur un autre chapitre, fait le bilan des préparatifs de la saison du Hadj 2024, soulignant que l’inscription en ligne «est la seule méthode d’inscription acceptée pour effectuer le pèlerinage».
L’ONPO a, rappelons-le, lancé hier les inscriptions en ligne (bawabtelhadj.dz) pour citoyens qui s’apprêtent à accomplir les rites du pèlerinage pour cette saison.
Le coût du hadj pour cette saison est de 840 000 DA, billet d’avion inclus, a rappelé M. Belmehdi qui a estimé que l’augmentation des frais du pèlerinage est, notamment, liée au renchérissement des prix des biens et services dans le pays hôte depuis le Covid-19.
Selon lui, les frais de pèlerinage en Algérie sont toutefois relativement moins élevés comparativement au pays voisin.
Au Maroc, le pèlerinage coûte l’équivalent de 120 millions de centimes en monnaie nationale, un cran au-dessus (plus de 6000 euros) en Tunisie, a-t-il noté. «L’Algérie est le premier pays musulman à avoir entamé les préparatifs pour le pèlerinage 2024», s’est félicité M. Belmehdi, indiquant que 41 300 citoyens effectueront le pèlerinage aux Lieux Saints cette saison, soit le même quota consenti l’année précédente par les autorités saoudiennes en faveur de l’Algérie.
15 000 biens wakfs
Evoquant le lancement du service digital de «Fetwa en présentiel», le ministre a fait savoir que ce support vient consolider le dispositif déjà existant pour satisfaire aux demandes portant sur des avis religieux, citant entre autres l’application «e-fetwa», les demandes envoyées par courrier, formulées par téléphone à travers le numéro vert 10-88. «Nous recevons des milliers de demandes de fidèles pour des avis religieux.
Les questions qui reviennent le plus souvent tournent essentiellement autour des obligations canoniques et le rituel de leur accomplissement.
Des questions auxquelles nous avons l’habitude de répondre», a-t-il expliqué. M. Belmehdi a, dans ce cadre, fait remarquer que les Algériens s’attachent à recevoir des avis religieux conformes au référent national. «Les comités de Fetwas ainsi que les imams- muftis imams ont l’avantage de connaître nos réalités sociologiques, ce n’est pas le cas des muftis d’autres nationalités…», dira-t-il.
S’exprimant au sujet de l’ouverture au public de la grande mosquée d’Alger, Djamaa El Djazaïr, notamment la mobilisation des moyens de transport au profit des fidèles, M. Belmehdi a dit espérer que cela «puisse se poursuive après le Ramadhan».
Il existe 23 000 mosquées en Algérie, dont 4000 en voie d’achèvement, a-t-il ajouté, tout en constatant une diminution des cas d’agression contre les imams «après la promulgation de textes criminalisant ces actes».
S’agissant du statut-type de l’imam, le ministre a affirmé qu’il «sera promulgué prochainement», vantant le niveau de qualification des imams et leurs aptitudes scientifiques et religieuses.
Il a déclaré que l’Algérie a dépêché cette année plus de 90 imams à Paris et une soixantaine dans d’autres pays européens (Royaume-Uni, Belgique, Allemagne…) pour diriger la prière des Tarawihà l’occasion du mois de Ramadhan.
A une question sur l’achèvement de la mosquée de la nouvelle ville de Sidi Abdellah, le ministre a affirmé que les travaux «vont bon train» en coordination avec le ministère de l’Habitat. «Nous envisageons de doter Sidi Abdellah de deux mosquées, non pas d’une seule, au vu de la forte densité de la population dans cette partie de la capitale», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, l’invité du forum a annoncé que son département allait bientôt engager des opérations d’investissement à travers l’Office des wakfs qui a déjà recensé 15 000 biens immobiliers dont 5000 ont fait l’objet d’une régularisation par les domaines et les services du cadastre.
M. Belmehdi a aussi annoncé la pose prochaine de la première pierre de l’Institut islamique algérien à Agadez (Niger), prévue au mois d’avril prochain.