Un an après le séisme du 18 mars 2021, la terre a encore tremblé à Béjaïa. Il est 10h59 . La paisible ville de Béjaïa vient d’être secouée par un fort séisme de magnitude 5,5 sur l’échelle de Richter, localisé à 28 km au nord-est de Cap Carbon, selon le Centre de recherche en astronomie astrophysique et géophysique (Craag).
La secousse tellurique, qui a été ressentie à Jijel, Bordj Bou Arréridj, Tizi Ouzou, Boumerdès, Bouira et Sétif, a plongé les habitants du chef-lieu de wilaya et des villes environnantes dans la frayeur et l’angoisse, le souvenir du tremblement de terre du 18 mars de l’année dernière (5,9 sur l’échelle de Richter) étant toujours vivace.
Alors que les boulevards principaux et les ruelles de la ville étaient quasiment vides en ce deuxième jour pluvieux du week-end, ils se sont très vite remplis de gens pris de panique. En l’espace de quelques minutes, les habitants ont fui leurs appartements pour se mettre à l’abri dans des espaces dégagés, comme les parkings, s’éloignant des immeubles. Des familles ont quitté le chef-lieu à bord de véhicules pour rejoindre leurs proches installés dans la périphérie, créant ainsi des bouchons, notamment au niveau des carrefours, et rendant le travail des secours difficile.
Quelques minutes après la secousse, les ambulances, les sirènes hurlantes, évacuent à toute allure les premières victimes vers le CHU Khellil Amrane de Béjaïa. On apprend plus tard, auprès des praticiens, que «la plupart des personnes transférées vers nos différentes structures de santé présentent de légères blessures provoquées par la panique et d’autres arrivent sous un état de choc».
Le dernier bilan établi par le CHU fait état de 9 blessés, dont un agent de sécurité d’une résidence universitaire, tombé d’un échafaudage. De leur côté, les équipes mobilisées par la Protection civile de Béjaïa sont intervenues pour évacuer deux femmes enceintes en état de choc, ainsi que deux étudiantes blessées en tentant de quitter leur chambre universitaire.
Les unités de la Protection civile ont poursuivi tout au long de la journée leur mission de reconnaissance pour secourir d’éventuelles victimes et s’enquérir de la situation, laquelle est suivie de près au niveau de la cellule de crise installée à cet effet et présidée par le wali de Béjaïa, Kamel Eddine Karbouche.
Ce dernier a été contraint d’écourter les festivités commémoratives du 19 Mars 1962 pour suivre l’évolution de la situation et prendre les mesures qui s’imposent. Intervenant en début d’après-midi, le wali a tenu à rassurer la population, affirmant que ce séisme «n’a pas fait de grands dégâts, ni généré de victimes, en dehors de quelques blessés légers et des fissures sur des bâtiments étatiques, à la résidence Targua Ouzemmour et de quelques immeubles».
D’ailleurs, le directeur du CTC a indiqué que ses agents sont sur le terrain pour évaluer l’étendue des dégâts avant d’établir un bilan définitif.
Cependant, quelques dégâts matériels ont été enregistrés, comme l’effondrement du toit de la clinique de chirurgie infantile de Targa Ouzemmour, la chute de balcons, l’écroulement de faux plafonds dans deux habitations à Taghzouyth et à la haute ville. En sillonnant quelques quartiers, on peut aisément observer des fissures profondes sur les murs des maisons, des immeubles et de quelques bâtiments administratifs.
On apprend en fin de journée que l’avion de la délégation ministérielle «dépêchée par le président Tebboune, composée des ministres de la Santé, de l’Intérieur et des Collectivités locales, et de la Solidarité nationale, s’est posé à l’aéroport international Abane Ramdane de Béjaïa», vers 16h, selon la cellule de communication de la wilaya. Et ce, certainement pour assister la population et les autorités locales dans cette nouvelle épreuve.