Des militants écologiques appellent les autorités à prendre des mesures efficaces pour éradiquer les décharges d’ordures.
L’épisode pluvieux de la semaine écoulée et les inondations qui ont suivi ont mis à nu la politique de l’aménagement du territoire qui ne semble pas prendre sérieusement en charge la contrainte naturelle.
Elle indique aussi l’inefficacité du système d’évacuation des eaux des pluies dans les villes, les limites de l’acte de prévention contre les inondations et l’absence d’une véritable politique d’élimination des déchets.
Il suffit de se rendre sur les plages du littoral est de Béjaïa pour se rendre compte de l’échec de la politique de gestion des ordures à Béjaïa. Des tonnes de déchets ménagers charriés puis jetés par les oueds en crue dans la mer, avant que la bleue ne les rejette sur les plages.
Certes, dans les prochains jours, les maires des communes du littoral est, épaulés par l’administration de wilaya mobiliseront encore une fois les engins des travaux publics pour nettoyer le rivage.
Cependant, ces mêmes ordures retourneront vers la source, c’est-à-dire dans les décharges publiques situées sur le même cheminement des cours d’eau et des ravins. Un cycle infini qui revient à chaque hiver.
Les images des plages jonchées de plastique (bouteille d’eau, sachets, seringues…), de canettes en aluminium, de verre et de bouts de bois, partagées sur les réseaux sociaux, ont choqué plus d’un. Pour les représentants du mouvement associatif, ce décor traduit l’absence d’une politique efficace de la gestion des déchets.
Celle-ci s’appuie essentiellement sur la réalisation de décharges publiques où les déchets sont souvent éliminés par incinération. Quand les APC ne parviennent pas à implanter un tel équipement, à cause des oppositions ou par manque d’assiettes foncières, une décharge sauvage surgi, envahissant les terres du domaine forestier ou celui de l’hydraulique.
Khaled Fodil, président de l’association Oxy-Jeunes de Darguina, interpelle les responsables des collectivités situées sur les deux rives de l’oued Aguerioun, notamment, Aït Smaïl, Kherrata, Darguina et Tamrijt pour trouver des solutions «pour la problématique de gestion des déchets à leur niveau».
Quant à Karim Khima, président de l’association Ardh, il rappelle que «les décharges sauvages ne sont pas uniquement à l’origine des feux de forêt. Elles participent également à la pollution marine dans ce cas précis».
Aux yeux des militants écologiques, la solution passe par l’investissement dans le domaine du tri et du recyclage, une des vertus de l’économie circulaire.
Bien que les centres d’enfouissement technique soient considérés comme une technologie dépassée par de nombreux spécialistes, ils pourraient encore accueillir des unités de recyclage et de tri, offrant ainsi à ces structures une meilleure utilisation en contribuant à la valorisation des déchets et la création des emplois.