Alors que les prix du pétrole connaissent depuis trois semaines une tendance baissière en dépit de la réduction de la production Opep+, et des facteurs géopolitiques dont la guerre menée par l’entité sioniste en Palestine, le ministre saoudien de l’Energie estime que ce sont «les spéculateurs pétroliers qui sont à l’origine de la baisse la plus récente des prix du pétrole».
«La demande de pétrole est robuste, ce sont les spéculateurs pétroliers qui sont à l’origine de la chute la plus récente des prix mondiaux du pétrole brut», a notamment déclaré le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdelaziz Ben Salmane. A propos de la demande, Ben Salmane a nié catégoriquement une quelconque tendance à la baisse : «La demande ne faiblit absolument pas. Les échos rapportés par certains sur une prétendue baisse ne sont que stratagèmes.»
Des analystes ont imputé la récente baisse des prix à la faiblesse de la demande de pétrole brut, mais selon Ben Salmane, certains acteurs du marché pétrolier ont mal interprété les signaux de l’augmentation des exportations de pétrole des pays membres de l’OPEP au cours des derniers mois.
Les expéditions, explique Ben Salmane, «sont saisonnières et ont tendance à baisser en été, avant de remonter en septembre et octobre. Mais cela ne doit pas être interprété à tort comme une production fluctuante», ajoutant qu’il s’agissait d’un «abus de chiffres». Signe d’une forte demande, la province du Shandong, centre de raffinage indépendant de Chine, a demandé à Pékin des quotas d’importation de mazout supplémentaires de 3 millions de tonnes pour le reste de l’année, alors que les raffineurs peinent à augmenter leur production.
Si elle est approuvée, la demande pourrait porter le quota d’importation de pétrole pour cette année à 19,2 millions de tonnes indique Oil Price. Les prix du pétrole sont remontés depuis jeudi et se maintenaient hier sur une courbe ascendante en cours de cotation, mais la tendance globale est baissière, le brut ayant perdu environ 6 dollars le baril d’une semaine sur l’autre. Le WTI et le Brent ont tous deux chuté de manière significative ce mois-ci, le Brent se négociait hier largement au-dessus de 80 dollars et le WTI à plus de 76 dollars. Mercredi, l’Arabie Saoudite a annoncé qu’elle prolongerait ses réductions volontaires de production de 1 million de barils par jour de pétrole brut jusqu’à la fin de l’année.
La Russie a également décidé de poursuivre ses réductions. Dans ce contexte, les analystes de Citi ont déclaré dans une note, répercutée par Reuters, qu’ils s’attendaient à ce que la pression à la baisse s’atténue et que les prix se redressent après être tombés à leur plus bas niveau depuis juillet en début de semaine. «Nous prévoyons une consolidation des prix et nous maintenons nos prévisions de prix à court terme avec le soutien attendu d’un assouplissement de la maintenance des raffineries et d’un changement dans le rapport risque-récompense pour les investisseurs suite à la récente vente massive», a déclaré Citi.