Au total (pour les deux blés), l’Algérie a importé 7,88 Mt la saison dernière et prévoit des achats de l’ordre de 8,7 Mt durant l’actuelle campagne.
Selon la dernière note de conjoncture sur la situation mondiale des marchés des grandes cultures, publiée par l’établissement français des produits de l’agriculture et de la mer FranceAgriMer, l’Algérie a importé 6,5 millions de tonnes (Mt) de blé tendre durant la campagne 2022/2023. Ce chiffre s’annonce en hausse pour 2023/2024, pour atteindre 7,2 Mt, soit une augmentation de 11%.
Ce qui place l’Algérie cinquième importateur mondial de blé tendre, après l’Egypte, la Chine, l’Indonésie et la Turquie. C’est le troisième client de l’Union européenne (UE) après le Maroc et le Nigeria, avec des achats estimés par FranceAgriMer à près de 1,5 Mt en 2023/2024, contre 2,38 Mt en 2022/2024. Ce qui illustre la démarche de l’Algérie allant dans le sens de la diversification de ses fournisseurs en blé tendre.
Pour les importations de blé dur, l’Algérie arrive en deuxième position, avec un volume d’achat de 1,28 Mt en 2022/2023 et des prévisions de 1,5 Mt en 2023/2024 (+8%), selon la même source, qui se réfère aux données du Conseil international des céréales (CIC), rendues publiques en ce début d’année. Ainsi, au total (pour les deux blés), l’Algérie a importé 7,88 Mt la saison dernière et prévoit des achats de l’ordre de 8,7 Mt durant l’actuelle campagne.
Et ce, pour une consommation annuelle qui oscille entre 9 et 10 Mt, selon les données officielles. Durement frappée par la sécheresse, la filière céréalière a subi de grandes pertes ces deux dernières saisons. La FAO évalue cette production, pour rappel, en 2022/2023 à 3,6 Mt, soit une baisse de 12% en 2022 et moins de 20% par rapport à la moyenne.
Ce que le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) tente de rattraper en misant notamment sur l’irrigation d’appoint. Mais, là aussi, les résultats tardent à venir et la filière continue à dépendre des niveaux de pluviométrie. Pour l’actuelle saison, faut-il le noter, plus de 2,6 millions d’hectares agricoles dédiés à la céréaliculture ont été labourés, selon le MADR, avec l’objectif d’atteindre 3 millions d’hectares.
Pluviométrie
Cependant, la dépendance vis à vis des importations restera de mise, alors que les perturbations ne manquent pas à travers le monde, que ce soit pour la production (conditions climatiques défavorables) ou la commercialisation (crises géopolitiques).
Certes, la production mondiale de blé tendre devrait augmenter, selon le CIC, en 2023/2024 de 21% par rapport à la moyenne quinquennale, pour atteindre 757 Mt, mais la consommation suit aussi cette tendance, avec une prévision de hausse de 14 Mt alors que les stocks devraient chuter à leur plus bas niveau en cinq ans à 261 Mt.
Pour le blé dur, la production mondiale serait maintenue à 31,4 Mt et la consommation serait en dessous de la moyenne. S’agissant des échanges céréaliers, notons que, depuis le 16 décembre dernier, des perturbations commerciales sont survenues (près du détroit de Bab El Mandeb) suite aux attaques contre les navires commerciaux à l’entrée et sur la mer Rouge.
D’ailleurs, les expéditions de blé via le canal de Suez ont chuté de près de 40% au cours de la première quinzaine de janvier, pour atteindre 0,5 Mt, selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Comme conséquences, les cours du blé réagissent à la hausse aux détournements croissants de vraquiers.
Ainsi, le prix du blé européen a légèrement progressé ces derniers jours. Les contrats à terme sur le blé meunier Euronext ont clôturé la semaine dernière en hausse de 0,35% à 217,75 euros (236,18 dollars) la tonne.