Autorité nationale indépendante des éléctions (Anie) : Les révélations et les mises en garde de Charfi

24/06/2023 mis à jour: 05:20
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Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections - Photo : D. R.

Mohamed Charfi président de l'Anie, confesse que l’Autorité nécessite «un toilettage» de l’intérieur dans le but de sa préservation  «des forces occultes».

Cap sur la présidentielle de 2024. Une élection «importante» et «décisive» selon Mohamed Charfi président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie).

Intervenant à la clôture du colloque sur «les enjeux des processus électoraux démocratiques» dont les travaux ont pris fin jeudi, M. Charfi pense que la réussite de ce rendez-vous électoral est tributaire d’abord de l’assainissement de l’organe dont il est président et qui est «rongé», dit-il de l’intérieur, d’une administration «intègre»  et enfin d’une ressource humaine «compétente». Pour lui, «l’intérêt de l’Algérie doit être au-dessus de toute autre considération».

Pour la première fois, M. Charfi confesse que l’Anie nécessite «un toilettage» de l’intérieur dans le but de sa préservation  «des forces occultes».

«Nous devons mener un bataille et canaliser les personnes ou organisations occultes qui tenteraient d’entraver les prochaines joutes. Ces cercles malveillants veulent casser le travail de l’autorité. C’est notre existence qui est mise jeu», accuse M. Charfi. Et de se plaindre «des applications virtuelles» et «des groupes fermés» créés sur les réseaux sociaux et dont il a souffert lors des précédentes élections.

«Ces menaces sont réelles et aujourd’hui je le dis ouvertement : l’Anie est minée de l’intérieur, mais  je ne peux pas en dire plus, car le moment n’est pas opportun, mais viendra un jour où je divulguerai certaines vérités», lance le président de l'ANIE sur un ton menaçant.

Par ces propos, M. Charfi précise qu’il n’exprime pas une colère, ou une crainte des prochains processus électoraux, cependant il s’agit, dit-il, d’être prudent pour mener à bien la prochaine échéance qu’il qualifie «d’historique».

«Réformer le cadre juridique»

Dans la foulée, le président de l’Anie souligne qu’il est en contact permanent avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, auquel il rend des comptes, notamment en ce qui concerne ces «menaces cybernétiques» qui ciblent l’autorité. D’où d’ailleurs, souligne-t-il l’importance de combler les  insuffisances de la loi qui régit l’Anie et réduit son indépendance.

«Le but de ce colloque est, entre autres, la réforme du cadre juridique régissant les missions de l’Anie, et ce, par souci d’assurer l’intégrité des prochaines joutes», note-t-il. S’agissant des recommandations formulées lors de ce colloque, les participants ont mis l’accent sur l’importance de la «sécurité informatique» dans l’organisation des élections et la «conscientisation» des électeurs.

Ils ont appelé à la nécessité d’effectuer un contrôle rigoureux en termes de TIC en amont et en aval du processus électoral pour en améliorer la performance, garantir  sa régularité et sa transparence et diffuser les informations relatives  à chaque étape de ce processus électoral dans le cadre de ce que prévoir la loi.

Les conférenciers ont également souligné l’importance d’«asseoir» une «prise de conscience» démocratique et les institutions constitutionnelles consultatives et la société civile en matière de sensibilisation quant à l’importance des élections. Il importe aussi, ont-ils suggéré, d’assurer la protection juridique des données personnelles des électeurs et des candidats outre, le renforcement de la transparence durant les campagnes électorales.

S’agissant du budget alloué aux élections, il a été décidé l’amendement de l’ordonnance 21-01 relative au code électoral et l’élaboration d’un projet de budget par l’organe exécutif de l’Anie qui sera adopté par son conseil puis soumis au Premier ministre pour être pris en charge par la loi de finances. 

L’autorité a proposé, en outre, l’instauration d’une instance interne qui aura pour mission le suivi de l’exécution de ce budget et l’établissement d’un bilan sur la gestion des scrutins qui sera soumis au conseil de l’autorité.

Ces recommandations seront, explique M. Charfi, soumises au président Tebboune. Néanmoins, le président de l'ANIE, dans son intervention, ne remet nullement en cause les résultats des précédentes élections. Bien au contraire pour lui les six scrutins menés par l’autorité étaient une réussite. 
 

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