Les concessionnaires sont exaspérés par le retard pris par la finalisation du dossier lié à l’importation de véhicules neufs. Beaucoup pensent même que ce n’est pas de sitôt que l’Algérie en importera.
Devant un tel constat, le groupement des concessionnaires automobiles (GCA) indique dans une lettre adressée vendredi au ministre de l’Industrie et dont le journal détient une copie, que ses membres au nombre de 80 «ont décidé à l’unanimité de stopper toute activité et de libérer les employés encore actifs».
Il avance en guise d’argument que le maintien de l’activité est trop coûteux, surtout que les concessionnaires en consenti un investissement de 1000 milliards de centimes. Une somme, disent-ils, qui ne sera vraisemblablement jamais récupérée.
Le GCA a décidé également de geler tout paiement d’impôts, de taxes et de l’Impôt sur le revenu global (IRG) jusqu’à nouvel ordre, tout en rappelant que chaque opérateur perd chaque mois 5 millions de dinars entre frais de location et masse salariale sans qu’il n’y ait des rentrées en contrepartie.
Dans sa lettre, le GCA revient aussi sur les agréments qui auraient dû être délivrés il y a deux mois déjà. S’adressant au ministre de l’Industrie, le groupement rappelle qu’il a «affirmé que 8 dossiers sont en cours de traitement et que les bénéficiaires allaient bientôt être connus». «Où sont nos agréments ? Vous avez vous-même abordé cette question au mois de décembre passé au niveau de l’APN, mais jusqu’à présent aucune information n’a émané de vos services», regrettent encore les concessionnaires.
Le GCA est également revenu sur la question de la mise en place d’une industrie automobile. Ses membres précisent qu’il est quasi impossible d’avoir une industrie rapidement. «L’industrie automobile demande des compétences et une énergie morale et physique continue. La première voiture algérienne ne sortira pas des usines avant 2026 car il faut suivre un processus long et fastidieux et celui qui affirme le contraire induit tout un peuple en erreur. Un taux d’intégration de 40% en un laps de temps aussi court est impossible et même les constructeurs eux-mêmes ont peur d’investir en Algérie en raison de la situation dans son ensemble», souligne le GCA.