Stellantis a procédé, hier à Alger, au lancement de plusieurs modèles de la marque Fiat en Algérie, pour répondre aux attentes des consommateurs algériens. Il a eu lieu lors d’une cérémonie en présence de Ali Aoun, ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Tayeb Zitouni, ministre du Commerce et de l’Exportation, ainsi que de Giovanni Pugliese, ambassadeur d’Italie en Algérie, et de Abdelkrim Touahria, ambassadeur d’Algérie en Italie.
«L’accompagnement du projet de Fiat dans la construction automobile revêt une symbolique historique, qui reflète les bonnes relations qui ont si longtemps accompagné les deux pays. En conjuguant nos efforts, nous en ferons un projet de référence en termes d’intégration et de complémentarité. Actuellement, nous avons entrepris une étude concernant cette usine, qui est susceptible d’ouvrir de grands horizons pour dépasser les ambitions initiales», a déclaré Ali Aoun.
Cette phase d’investissement concrétise le cahier des charges automobile et la convention conclue en novembre 2022 avec l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), faisant suite à l’accord-cadre signé le 13 octobre.
Cet accord marquait le début des activités de production, d’après-vente et de pièces détachées pour Fiat, l’une des marques emblématiques de Stellantis, ainsi que le développement du secteur automobile en Algérie. Ali Aoun ne manquera pas de féliciter les responsables de Fiat, qui «grâce à leur ténacité et à leur compréhension nous ont permis d’aboutir ensemble à ce résultat aujourd’hui, le départ d’une grande partie de ce projet en attendant la production prochaine de la première voiture Fiat dans l'usine qui sera installée à Oran, qu’on va visiter». Ainsi, les voitures de la marque Fiat vont être mises sur le marché à partir d’aujourd’hui.
Selon Salem Ahmed Zayed, directeur du développement de l’industrie au ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, «il y a eu le dépôt de 73 demandes au niveau de la plate-forme numérique qui garantit la transparence, 19 concessionnaires dans les travaux publics et le reste concerne les différents types de véhicules. Jusqu’à ce jour, il y a eu l’octroi de 35 agréments provisoires et 3 définitifs, qui ont la possibilité de commercialiser les véhicules. Onze demandes sont en train d’être examinées par le comité technique pour obtenir l’agrément définitif». Ce qui portera le nombre à 14 opérateurs, qui vont commencer à commercialiser les véhicules de leurs marques sur le territoire national.
Rappelons que l’objectif principal du gouvernement est de produire des véhicules et pas uniquement de faire de la commercialisation. Mais la commercialisation reste une étape indispensable qui va de pair avec la production.
Le projet Fiat à Oran a connu une avancée considérable et le premier véhicule sortira au mois de novembre ou décembre. Un groupe de travail a été constitué pour mener les négociations et l’examen des différents projets en cours. Incontestablement, la production des véhicules Fiat va donner un élan et un encouragement pour l’ensemble des opérateurs actuellement sur la liste pour se lancer dans ce genre de projets, l’objectif ultime est d’avoir une intégration locale et une industrie complémentaire. Des discussions plus poussées sont en cours avec la maison Fiat pour dépasser les objectifs tracés. Un travail avec les sous-traitants et ceux qui sont dans l’intégration mécanique est entrepris pour les associer à ce projet.
Un partenariat exemplaire
Giovanni Pugliese, ambassadeur d’Italie en Algérie, est revenu sur les excellentes relations entre l’Algérie et l’Italie, notamment sur le plan économique. «C’est une occasion qui démontre une fois de plus le niveau très positif des relations bilatérales entre l’Italie et l’Algérie. Le partenariat entre les deux pays est très solide et touche de nombreux domaines du point de vue économique.
Aujourd’hui, avec cette cérémonie de lancement de Fiat en Algérie, le secteur automobile devient également membre à part entière du partenariat économique. Dans l’imaginaire collectif en Italie et au niveau international, la marque Fiat représente depuis toujours l’excellence italienne, une sorte d’ambassadeur de ce que nous définissons comme le concept de ''vivre à l’italienne''.» I
l poursuit : «Nous pouvons partager cette excellence. C’est un résultat dont je suis très fier, qui a pu être obtenu en très peu de temps, si l’on considère que l’accord-cadre avec le ministère de l’Industrie n’a été signé qu’en octobre dernier, je suis certain que l’usine d’Oran constituera une stratégie qui permettra d’avoir en Algérie de nouvelles voitures sûres, propres et abordables, tout en contribuant en même temps à la croissance d’un tissu d’industrie locale».
Selon le diplomate, cette approche «représente clairement la structure de nos relations basées sur des partenariats réels et mutuellement bénéfiques pour les deux parties. La collaboration que nous célébrons aujourd’hui aura pour effet d’une part de créer de nouvelles opportunités dans le secteur de l’automobile, et d’autre part d’agir comme moteur pour développer la coopération dans de nombreux autres secteurs.
Nous sommes en effet en train de démontrer que le partenariat entre l’Algérie et l’Italie a su évoluer au fil des années et saisir les nouvelles opportunités à chaque fois qu’elles se sont présentées, nous devrons continuer à travailler ensemble en identifiant les secteurs où il y a encore un grand potentiel à développer en encourageant les projets et les investissements conjoints dans l’intérêt mutuel de nos deux Etats et nos deux peuples ; l’Italie continuera à être aux côtés de l’Algérie». Le groupe Stellantis est un des leaders de l’industrie automobile, qui emploie 300 000 personnes dans le monde.
Il opère dans 130 marchés et a vendu 6 millions de voiture en 2022. Le groupe a l’ambition de devenir leader en Afrique et au Moyen-Orient avec 22% de part de marché. Il a une forte empreinte industrielle et commerciale avec 1700 points de vente et après-vente dans 81 pays et 10 sites industriels avec 12 000 employés. Il veut mettre toute la puissance et le savoir-faire du groupe en Algérie pour maximiser la valeur ajoutée pour le pays et le client. Il s’agit de la mise en place de l’écosystème industriel ainsi que de la qualité des produits et des services pour la satisfaction du client algérien. Le projet Fiat en Algérie s’inscrit dans la stratégie du groupe, qui ambitionne d’être le constructeur le plus industrialisé avec 1 million de véhicules en Afrique et au Moyen-Orient.
Une première tranche d’investissement de 200 millions d’euros
L’Algérie joue un rôle majeur. «La première tranche d’investissement s’élève à 200 millions d’euros. Le groupe a opté pour la production de 4 modèles dans un premier temps, incluant la Fiat 500 et la Fiat Doblo», précise Samir Cherfan, directeur de Stellantis chargé de la région MENA (Middle East & North Africa). La première voiture Fiat 500 sortira des lignes de production avant la fin de cette année et, d’ici 2026, il aura créé plus de 2000 emplois directs, c’est clairement un projet d’intégration locale, avec le développement d’un tissu local (fournisseurs), le savoir-faire automobile (partenariat avec le ministère de la Formation professionnelle). Le but initial est d’atteindre plus de 30% d’intégration locale en 2026 (emboutissage des tôles, fabrication de la caisse, peinture, la localisation de nombreuses commodités, comme les sièges et les câblages, les habillages plastiques, par choc, batterie, l'échappement, les pneus et les fluides).
Au-delà de 2026, l’objectif est de passer à 40% d’intégration locale.
L’activité démarre avec le lancement de 6 modèles (Fiat 500, Fiat X, Fiat Tipo, Fiat Doblo, The Scudo et Ducato) avec une ambition de 50 000 véhicules «réajustée en fonction des niveaux de commande».
Le réseau de distribution, après-vente et pièces de rechange va couvrir 28 wilayas, 30 points de vente immédiatement et 40 d’ici la fin de l’année. Jusque-là, il y a 360 vendeurs et 1200 collaborateurs après-vente ainsi que 50 000 références pour la pièce de rechange avec une zone de stockage de 15 000 m2 pour garantir la disponibilité et l’excellence du service.
Quant aux prix des modèles qui seront vendus en Algérie, ils sont comme suit : Fiat 500 à partir de 2 635 000 DA à 2 920 000 DA, Fiat 500X à partir de 3 790 000 DA à 4 060 000 DA, Fiat Tipo de 2 995 000 DA à 3 325 000 DA, Fiat Doblo à partir de 3 259 000 DA, Fiat Scudo à partir de 3 970 000 DA et Fiat Ducato à partir de 4 120 000 DA à 4 590 000 DA.