Au procès de Kevin Spacey pour agressions sexuelles, un plaignant décrit un «prédateur»

04/07/2023 mis à jour: 03:20
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Lors de l'audience lundi à Londres, la vidéo d'un interrogatoire de police a été diffusée. Le plaignant y décrit l'acteur comme «agressif» et à la sexualité «très perturbée».

Le premier plaignant au procès de Kevin Spacey à Londres pour agressions sexuelles a décrit l'acteur américain comme «un prédateur» dans un interrogatoire de police dont la vidéo a été diffusée lundi à l'audience. Jugé depuis la semaine dernière, Kevin Spacey, 63 ans, plaide non-coupable de 12 charges d'agressions sexuelles sur quatre hommes entre 2001 et 2013, notamment à partir de 2004 lorsqu'il était directeur du théâtre londonien Old Vic.

Dans la vidéo de l'interrogatoire, l'homme raconte que Kevin Spacey l'a agressé plusieurs fois, notamment alors qu'il le conduisait à une fête somptueuse au début des années 2000. «Il m'a saisi tellement fort (les parties intimes) que j'ai failli faire une sortie de route», a-t-il expliqué. «Je l'ai poussé contre la portière et lui ai dit: ne refaites pas ça ou je vous en mets une». Selon lui, les hommes jeunes et beaux étaient mis en garde sur le comportement de l'acteur, qu'il a décrit comme «agressif» et à la sexualité «très perturbée». Il leur était dit de «faire attention». «Tout le monde savait qu'il ne faisait rien de bon», a-t-il ajouté.

Cette victime présumée, s'est dite «dégoûtée» et a jugé «ridicules» les questions de l'avocat de l'acteur, Patrick Gibbs, sur sa sexualité. Répondant aux questions à huis clos, il a aussi fait part de sa «honte». «Rien n'est arrivé entre nous, il m'a agressé», a-t-il répondu à l'avocat de l'acteur, récusant avoir eu le moindre sentiment envers le comédien. À la police, il a raconté que lorsqu'il demandait à Kevin Spacey d'arrêter d'essayer de le «tripoter», l'acteur ne disait rien. «Il riait et changeait de sujet», a-t-il expliqué.

«Harceleur sexuel»

Face aux policiers, il avait expliqué qu'il ne supportait plus de voir Kevin Spacey à l'écran. L'acteur, deux fois oscarisé pour ses rôles dans American Beauty et Usual Suspects , avait été décrit la semaine dernière comme un «harceleur sexuel» par l'accusation. Ces accusations ont émergé en 2017 au début du mouvement #MeToo, au moment où Kevin Spacey était au sommet de sa gloire, interprète principal de la série à succès de Netflix House of Cards .

Dans la foulée, il a été débarqué de la série et d'autres projets auxquels il devait participer. Lors de l'enquête, Kevin Spacey a démenti ces accusations, estimant que certaines ont été «inventées» et que d'autres actes décrits étaient «consentis». Également accusé d'agressions sexuelles aux États-Unis, Kevin Spacey a été jugé l'an dernier non coupable par un tribunal civil new-yorkais. Et en 2019, les poursuites avaient été abandonnées dans une autre affaire.

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