Le ministre de la Défense britannique a affirmé que le Royaume-Uni est «prêt à entreprendre des actions directes» contre les rebelles houthis. Et de poursuivre : «Nous n’hésiterons pas à prendre des mesures supplémentaires contre les menaces à la liberté de navigation en mer Rouge.»
Le Royaume-Uni est «prêt à entreprendre des actions directes» contre les rebelles houthis du Yémen qui multiplient les attaques en mer Rouge contre des navires marchands, a écrit le ministre de la Défense britannique, Grant Shapps, dans le Daily Telegraph, hier.
Ces avertissements de Londres interviennent alors que la tension continue de monter en mer Rouge par où transitent 12% du commerce mondial. Dimanche, l’armée américaine a indiqué avoir coulé trois navires des Houthis, après des attaques contre un porte-conteneurs du transporteur danois Maersk.
Dix rebelles ont été tués dans cette frappe, selon un porte-parole du mouvement. Le Royaume-Uni a envoyé, mi-décembre, le destroyer britannique HMS Diamond dans la région. Dans une tribune intitulée «Nous devons protéger la mer Rouge», Grant Shapps a affirmé que le Royaume-Uni est «prêt à entreprendre des actions directes» contre les Houthis.
«Nous n’hésiterons pas à prendre des mesures supplémentaires contre les menaces à la liberté de navigation en mer Rouge», a-t-il poursuivi, rappelant que le HMS Diamond a déjà abattu un drone d’attaque ciblant la navigation commerciale.
Les attaques des rebelles constituent «un test pour la communauté internationale», affirme Grant Shapps. Le même jour, l’agence iranienne Tasnim a rapporté que le navire de guerre iranien Alborz est entré en mer Rouge par le détroit de Bab Al Mandeb.
«Le destroyer Alborz est entré dans la mer Rouge (...) en passant par Bab Al Mandeb» qui sépare la péninsule Arabique de l’Afrique, a indiqué ledit média. La flotte iranienne opère dans la zone «depuis 2009, pour sécuriser les voies de navigation et repousser les pirates, entre autres», a-t-elle ajouté.
En 2021, l’Alborz a repoussé une attaque de pirates contre deux pétroliers dans le golfe d’Aden. En 2015, il a été l’un des deux navires de guerre iraniens envoyés dans le détroit «pour assurer la sécurité des navires commerciaux», ce qui a été considéré à l’époque comme un signe de tensions avec l’Arabie saoudite.
Depuis le début de la guerre le 7 octobre entre l’entité sioniste et les Palestiniens à Ghaza, les Houthis, qui contrôlent une grande partie du Yémen, ont multiplié les attaques en mer Rouge contre des navires qu’ils estiment «liés à Israël», en solidarité avec le territoire palestinien, bombardé et assiégé par l’armée d’occupation.
L’Iran admet son soutien politique aux Houthis, en guerre depuis 2014 contre le gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale. Mais Téhéran dément fournir du matériel militaire aux rebelles.
«Influence néfaste»
Dimanche, le ministre des Affaires étrangères britannique, David Cameron, a indiqué avoir parlé avec son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, des attaques des Houthis «qui menacent des vies innocentes et l’économie internationale». «J’ai clairement indiqué que l’Iran avait sa part de responsabilité dans la prévention de ces attaques, étant donné le soutien qu’il apporte depuis longtemps aux Houthis», a écrit David Cameron sur X.
Dans une interview publiée sur le quotidien Sunday Telegraph, le 24 décembre dernier, D. Cameron a accusé l’Iran d’exercer une «influence tout à fait néfaste dans la région et dans le monde».
«L’Iran exerce une influence tout à fait néfaste dans la région et dans le monde, cela ne fait aucun doute», a déclaré David Cameron qui s’est rendu cette semaine au Moyen-Orient où il s’est notamment entretenu avec le président égyptien, Abdel Fattah Al Sissi, sur la guerre entre l’armée d’occupation sioniste et les Palestiniens.
«Il y a les Houthis, le Hezbollah, les milices soutenues par l’Iran en Irak qui attaquent les bases militaires britanniques et américaines.
Et, bien sûr, le Hamas», a poursuivi le chef de la diplomatie britannique. «Je pense qu’il est extrêmement important que l’Iran reçoive un message très clair : cette escalade ne sera pas tolérée.»
L’avertissement du chef de la diplomatie britannique fait écho aux accusations des Etats-Unis visant l’Iran et son implication présumée dans des attaques récentes menées par des houthis du Yémen contre des navires commerciaux en mer Rouge.
Dans l’interview, D. Cameron a, par ailleurs, déclaré que Londres renforcerait la coopération avec ses alliés «pour définir un ensemble de mesures dissuasives puissantes contre l’Iran». «Il est important que nous le fassions», a-t-il soutenu.
«Le niveau de danger et d’insécurité dans le monde est extrêmement élevé par rapport aux années et décennies précédentes, et la menace iranienne fait partie de ce tableau», a-t-il justifié. Interrogé sur la possibilité que Londres impose d’autres mesures contre l’Iran, D. Cameron a répondu qu’il ne s’agit pas d’une question «publique».
Londres souhaite, toutefois, envoyer «un avertissement très clair aux Houthis et à leurs soutiens iraniens : nous ne tolérerons pas ces attaques continues contre des navires».
Début décembre, Londres a dévoilé de nouvelles sanctions visant les «décideurs et les exécutants» de l’Iran, dont le chef de la Force Qods, commandant du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). Le Royaume-Uni est membre de l’alliance «Prosperity Guardian».
Coalition militaire en mer Rouge dirigée par les Etats-Unis, annoncée par le secrétaire à la Défense américain, Lloyd Austin, le 18 décembre à Washington qui a pour objectif de mettre un terme aux attaques des Houthis contre des navires que ces rebelles yéménites considèrent comme «liés à Israël».