Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a relevé «le besoin urgent de faire entendre la voix africaine, sage et engagée, dans le contexte mondial actuel pour passer outre les divisions et surmonter l’état de polarisation qui altère l’efficacité du Conseil de sécurité de l’ONU».
Le ministre des Affaires étrangères (MAE), Ahmed Attaf, a rencontré, en marge des travaux de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, avec lequel il a abordé la situation sécuritaire sur le continent et l’évolution des différentes crises qui déstabilisent plusieurs pays de la région du Sahel.
Toujours en lien avec les conflits multiples qui secouent le continent, le chef de la diplomatie algérienne s’est entretenu avec le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’UA, Bankole Adeoye.
Les deux hommes ont examiné la situation au Sahel, particulièrement au Mali et au Niger. M. Attaf a également pris part à la réunion ministérielle du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, lors de laquelle il a assuré que l’Algérie œuvrera à renforcer la voix de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.
Il a réitéré, lors de cette rencontre, «l’engagement ferme» pris par le président Abdelmadjid Tebboune de défendre les intérêts et les aspirations des peuples et des Etats africains au sein de cette institution onusienne, dans laquelle siégera l’Algérie à partir de janvier 2024 pour un mandat de deux ans en tant que membre non permanent.
«L’Algérie ne ménagera aucun effort pour œuvrer au renforcement de la voix africaine au sein du Conseil et défendre, en toute sincérité et loyauté, les préoccupations et les aspirations des Etats et des peuples du continent au sein de cette institution onusienne centrale», a déclaré M. Attaf, considérant que la voix africaine mérite bien d’être entendue, surtout dans le contexte mondial actuel, miné par des tensions et des divisions entre de grandes puissances.
Pour le MAE, il y a aujourd’hui un «besoin urgent de faire entendre la voix africaine, sage et engagée, dans le contexte mondial actuel pour passer outre les divisions et surmonter l’état de polarisation qui altère l’efficacité du Conseil de sécurité onusien dans le traitement des menaces croissantes sur la paix et la sécurité internationales».
Une meilleure alternative
Le chef de la diplomatie est revenu sur la problématique du financement des opérations de maintien de la paix en Afrique. Il a réaffirmé dans ce sillage la position constante de l’Algérie en faveur du règlement des problèmes africains par les Africains.
La question du financement des opérations de paix revêt ainsi une dimension stratégique, en ce sens qu’elle constitue la garantie de l’appropriation continentale des mécanismes et des outils destinés au traitement des défis de la paix et de la sécurité en Afrique, a souligné M. Attaf, pour lequel, il est nécessaire de trouver «une meilleure alternative au modèle des opérations de maintien de la paix conduites par l’ONU et qui font face à des critiques croissantes».
Le MAE a rappelé dans ce contexte «le droit de l’Afrique de bénéficier des ressources de l’ONU, en vue de financer ses politiques en faveur du maintien de la paix et de la sécurité dans le continent».
Pour M. Attaf, la concrétisation d’un tel objectif va non seulement «alléger le poids des pressions accrues sur les opérations de maintien de la paix relevant de l’ONU, mais aussi garantir des réponses effectives et efficaces aux défis complexes auxquels sont confrontés les Etats et les peuples du continent africain».