Atelier national sur l’investissement en aquaculture : «Nous devons multiplier la production en 2024»

23/01/2024 mis à jour: 04:03
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Photo : D. R.

Le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Ahmed Badani, a donné hier le coup d’envoi des travaux de l’Atelier national sur l’aquaculture, organisé à Béjaïa dans le cadre de la Journée nationale sur l’investissement en aquaculture marine.

Placée sous le slogan : «L’aquaculture marine est le pari de l’avenir», cette journée d’étude revêt une importance capitale pour le secteur, a déclaré le ministre, eu égard à l’apport de la pêche et de l’aquaculture en particulier dans la réalisation de la sécurité alimentaire et la création de l’emploi. D’emblée, le ministre constate que «l’Algérie est restée au même niveau de la production depuis les 30 dernières années.

La production halieutique globale (marine et aquacole) enregistrée en 1990 était de 100 000 t par an avec une flottille composée de 2500 unités de pêche». Aujourd’hui, bien qu’un progrès ait été enregistré en matière d’équipement, où le nombre de bateaux de pêche toutes catégories confondues a atteint les 6200 unités, «on recense la même moyenne de production annuelle qu’il y a 30 ans.

Cependant, le nombre de la population a atteint 46 millions d’habitants en 2023, contre 25 millions en 1990. Ce déficit explique d’ailleurs, en partie, les tarifs élevés de certains produits halieutiques», précise-t-il. Pour lui, il est donc impératif de développer l’aquaculture marine pour réduire le déficit de la pêche traditionnelle en produisant, comme il est recommandé par la FAO, 50%, soit 100 000 t/an, des produits halieutiques dans les fermes aquacoles.

Les responsables du secteur visent à atteindre la production de «40 000 t de poisson d’élevage d’ici 2030, et à court terme, multiplier la production de 2023 qui était de 3500 t». A ce propos, M. Badani a rappelé la panoplie de mesures incitatives consignées dans la loi de finances pour arriver à cet objectif, et qui sont de nature à relancer le secteur.

Il a cité, entre autres décisions, la possibilité offerte aux investisseurs d’importer de gros navires de moins de 5 ans pour investir la pêche en haute mer, constatant la saturation de la pêche côtière. Des avantages fiscaux, comme la réduction du tarif du droit de dédouanement, qui a été revu à la baisse de 30 à 5%, et le rabais sur la TVA, réduite à 9 au lieu de 19%, et ce, pour l’achat de toute sorte d’intrants pour cette filière sont également instaurés.

Les armateurs, ajoute-t-il, peuvent désormais importer des moteurs de moins de 5 ans, rénovés, une mesure exceptionnelle qui arrangerait les professionnels.

Au risque de voir les investisseurs, dans ce domaine, découragés par les accidents répétés, provoqués par les intempéries, leur accusant des pertes économiques lourdes, le ministre a rassuré que des mesures sont déjà prises pour compenser ce genre de dommages et d’autres afin d’inciter davantage d’opérateurs à s’intéresser à ce créneau.

D’ailleurs, dit-il, «en termes d’accompagnement, le crédit d’exploitation bonifié de deux ans est porté à plus de 50% de sa valeur actuelle, qui est de 17 milliards.

Aussi, la durée de remboursement du crédit d’investissement bonifié est prolongée à une durée de 5 à 7 ans, en sus de l’implication, dans l’avenir, de nouvelles banques et de compagnies d’assurances dans ce dispositif». Un nouveau dispositif consistant à accorder un crédit bonifié verra le jour, selon le ministre, au cours des deux mois prochains, lequel dispositif définira les créneaux et les équipements qui bénéficieront du financement.

Une zone aquacole en projet à Béjaïa

Une étude pour la création d’une zone d’activité aquacole (ZAA) a été inscrite au profit de la wilaya de Béjaïa pour la somme de 20 millions de dinars. Selon le responsable du secteur, les travaux d’aménagement seront lancés dès l’année prochaine, sur une superficie de 20 hectares, intégrant une partie au profit des start-up.

Autre nouveauté, l’année 2024 connaîtra, a indiqué le ministre, l’inscription de plusieurs projets susceptibles de réduire la dépendance de l’Algérie à l’importation.

Ainsi, des écloseuses d’alevins et des fabriques de l’aliment aquacole seront mises en place à travers un investissement local pour répondre à la demande des professionnels. Ces derniers se plaignent régulièrement de la cherté de ces intrants, du manque de foncier et de la difficulté d’obtenir une autorisation pour l’importation des aliments aquacoles, ce qui constitue un obstacle à l’investissement. N. D.

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