Assurance agricole et sécurité alimentaire en Afrique : Les risques climatiques au menu

28/05/2023 mis à jour: 03:32
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Photo : D. R.

La part de l’agriculture dans le produit intérieur brut (PIB) des pays africains se situe en moyenne entre 30 et 50%, d’où «la nécessité de sensibiliser les agriculteurs africains à souscrire à l’assurance agricole afin de couvrir les risques climatiques et autres (…)», a plaidé le secrétaire général de l’OAA.

Le secrétaire général de l’Organisation des assurances africaines (OAA), Jean Baptiste Ntukamazina, a évoqué, ce week-end, les causes de la faiblesse de l’assurance agricole en Afrique. Dans un entretien à l’APS, il a expliqué que cela est dû principalement au manque de culture d’assurance et à la mauvaise gestion de ressources financières.  Aussi, a-t-il affirmé que le manque de sensibilisation des populations sur l’importance de l’assurance est à l’origine de cette faiblesse.

Dans ce contexte, le SG de l’OAA a mis en garde contre le phénomène de l’insécurité alimentaire ayant pris, selon lui, des «proportions alarmantes en Afrique», exhortant «les Etats africains à considérer le secteur agricole comme la véritable base du développement économique, bien avant l’exploitation des matières premières et des hydrocarbures».

Il rappellera, dans la même foulée, que le choix du thème de «La contribution de l’assurance aux défis de la sécurité alimentaire en Afrique» pour la 49e conférence et Assemblée générale de l’OAA, qui se tient à Alger du 27 au 31 mai courant, est «judicieux» et va permettre de débattre de «la contribution de l’industrie d’assurance pour le règlement de cette question d’insécurité alimentaire».

L’assurance est un maillon «important» dans le développement du secteur agricole en Afrique et un outil «indispensable» pour garantir la sécurité alimentaire, dans un contexte de risques climatiques majeurs, a souligné M. Ntukamazina.

Selon lui, la part de l’agriculture dans le produit intérieur brut (PIB) des pays africains se situe en moyenne entre 30 et 50%, d’où «la nécessité de sensibiliser les agriculteurs africains à souscrire à l’assurance agricole afin de couvrir les risques climatiques et autres, de manière à augmenter la pénétration de l’assurance en Afrique».

Le taux de la souscription des agriculteurs à l’assurance agricole reste très faible, puisqu’il est estimé aujourd’hui à moins de 2%, selon le SG l’OAA. «Nous sommes prêts à travailler avec les pouvoirs publics dans le cadre de politiques inclusives, ce qui va permettre de participer à la lutte contre la faim, la pauvreté et d’atteindre les objectifs fixés en matière de sécurité alimentaire», a-t-il précisé avant d’ajouter que «l’assurance massive des agriculteurs permettra de générer des ressources financières nécessaires pour la prise en charge des indemnisations en cas de sinistres».

Il notera à ce sujet que la contribution des gouvernements est aussi primordiale pour promouvoir l’assurance agricole. «Les compagnies d’assurances africaines ont besoin aussi de données météorologiques fiables leur permettant de prévoir les risques liés à la pluviométrie ou à la sécheresse», a-t-il souligné.

L’OAA, a-t-il soutenu, compte plus de 400 compagnies. Louant les efforts de l’Algérie en la matière, Ntukamazina affirmera que «l’Algérie dispose de l’expérience dans le domaine de l’assurance agricole qu’elle peut vraiment partager avec le reste des pays africains. Je ne vois pas beaucoup d’expériences réussies et similaires à celle de la Caisse algérienne de la mutualité agricole (CNMA). C’est un bel exemple qui devrait être suivi par d’autres compagnies africaines».

Cependant, beaucoup reste à faire encore en Algérie en matière d’assurance agricole. Selon le DG de la CNMA, C. Benhabyles, «le marché de l’assurance pèse à peu près 1,1 milliard de dollars». Il reste encore très faible par rapport aux potentialités du marché. La part de marché de la CNMA s’élève à 12%. Selon lui, l’assurance contre le risque climatique doit être obligatoire.  

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