Des associations à caractère national exercent en l’absence de locaux.
Créée en 2021, l’association Saned s’emploie depuis à apporter son aide aux enfants atteints de trisomie 21 et d’autisme - les deux pathologies handicapantes confondues toucheraient des dizaines de milliers de sujets en Algérie -. Les écoles spécialisées publiques ouvertes à Alger se comptent sur les doigts de la main et il n’est pas aisé pour les parents d’inscrire leurs enfants atteints de ce type de déficience mentale.
Plus, certaines écoles publiques spécialisées «se séparent des handicapés mentaux ayant atteint l’âge de 16 ans. Elles n’assurent plus leur prise en charge éducative, au-delà de cet âge, d’où le désespoir et la détresse des parents qui ne savent plus à quel saint se vouer pour faire poursuivre l’apprentissage ou la formation de leurs enfants handicapés», dira la présidente de l’association Saned, Mme Sihem Ouagagui, qui ne ménage aucun effort pour accompagner sur le plan éducatif et culturel cette frange de la société.
«Les parents qui veulent inscrire leurs enfants, porteurs de trisomie 21 et ceux qui rencontrent des difficultés liées aux troubles de l’autisme, dans une école privée spécialisée, sont tenus de s’acquitter d’un montant de 30.000,00 DA/mois», souligne notre interlocutrice. Quant à l’association Saned, qui occupe – pour le moment –, un espace appartenant à une association de scouts qui élit ses quartiers à Bologhine, elle n’exige pas plus de 3000,00 DA, une somme symbolique comme frais d’inscription.
«C’est une cotisation qui nous permet, tout compte fait, de payer l’orthophoniste, la psychologue et s’offrir quelques pictogrammes et jeux éducatifs et didactiques», précise la présidente qui appelle de tous ses vœux les autorités locales quant à la disponibilité d’un local pour accompagner cette tranche d’enfants atteinte de handicaps intellectuels.
«Avec les moyens du bord, nous nous efforçons d’assurer l’accompagnement éducatif et culturel pour seulement une trentaine d’enfants, âgés de 5 à 16 ans, répartis en groupes entre attardés mentaux, trisomiques 21 et autistes», fait savoir la première responsable de l’association qui travaille sans relâche, à longueur d’année, et se démène avec les membres du bureau pour répondre aux besoins d’un plus grand nombre de sujets.
«Faute d’espace conséquent, notre association se voit obligée de réduire les plages horaires réservées aux handicapés mentaux, sans compter la forte demande d’inscription qu’on reçoit et à laquelle on ne peut, malheureusement, répondre favorablement», explique-t-elle sur un ton de dépit.
Dans la commune de Bologhine, poursuit-elle, «il y a des établissements vides comme l’ex-lieu du syndicat UGTA, sis près du front de mer, l’établissement Presco, situé à la rue Hamla-Abderrezak ou encore l’ancienne crèche les Tourelles qui s’ouvre sur le boulevard Emir-Khaled qui peuvent être destinés à abriter notre association qui revêt le caractère d’intérêt public».
La présidente de cette association de bienfaisance éducative et culturelle tient à rappeler qu’elle a formulé plusieurs demandes adressées aussi bien au P/APCde Bologhine, au wali délégué de Bab el Oued qu’à l’instance nationale chargée de la protection de l’enfance et attend toujours un acte salutaire de leur part.
«Il y va du devenir de cette tranche d’enfants qu’on doit impérativement accompagner et les intégrer dans la société», a tenu à dire en guise de conclusion, Mme Ouagagui.