Mercredi 27 décembre, plusieurs milliers de manifestants ont convergé dans les rues de Buenos Aires pour le troisième rassemblement en une semaine, marquant leur opposition au décret de dérégulation économique massif du nouveau président ultralibéral, Javier Milei.
La manifestation, organisée à l'initiative de plusieurs syndicats, dont la puissante centrale CGT, a accompagné le dépôt d'un recours au Palais de justice par ces syndicats, contestant la conformité constitutionnelle de ce "méga-décret", ainsi qualifié par les médias.
Gerardo Martinez, dirigeant du syndicat de la construction et l'un des organisateurs, a déclaré à la presse : "Nous ne remettons pas en question la légitimité du président Milei, mais nous voulons qu'il respecte la séparation des pouvoirs. Les travailleurs ont besoin de défendre leurs droits lorsqu'il y a inconstitutionnalité."
Bien que le rassemblement se soit largement dispersé dans le calme après la mi-journée, quelques groupes épars ont maintenu leur présence, confrontant la police déployée en nombre qui tentait de dégager une grande avenue, entraînant ainsi des bousculades. Selon plusieurs médias, six personnes ont été interpellées.
La semaine précédente, Javier Milei avait promulgué, dix jours après son investiture, un "DNU" (décret de nécessité et d'urgence) visant à modifier ou abroger plus de 300 normes. Ce décret élimine notamment le contrôle des loyers, l'intervention de l'État pour protéger les prix des produits essentiels, affaiblit la protection des travailleurs et ouvre la porte à des privatisations. Bien que le décret entre en vigueur le vendredi suivant, le Parlement peut le révoquer avec la majorité absolue dans les deux chambres, une majorité qu'aucune formation politique ne détient actuellement. Le parti de Milei, la Libertad Avanza, se classe troisième, même s'il peut bénéficier du soutien du bloc de centre-droit, le deuxième en importance.