Les partis politiques siégeant à l’hémicycle Zighoud Youcef ne chôment pas, et ceux détenant des groupes parlementaires se préparent activement, depuis quelques jours, afin de «mieux assimiler» les mesures formulées dans le PLF-2025.
C’est aujourd’hui que débuteront, à l’Assemblée populaire nationale (APN), les débats autour du projet de loi de finances (PLF) 2025. Le ministre des Finances, Laaziz Faid, présentera en séance plénière le contenu de cette loi, qui trace la trajectoire budgétaire pour l’année 2025. Les députés tenteront, pendant trois jours, à partir d’aujourd’hui et jusqu’à mercredi, de décortiquer les dispositions de cette loi, dont les grands axes ont déjà été exposés le 16 octobre dernier, par M. Faïd devant les membres de la commission des finances et du budget de l’APN.
Ces derniers ont eu à auditionner, à cet effet, des responsables d’institutions, dont la directrice générale des impôts (DGI), le directeur général des Douanes, le premier responsable des domaines et du budget. Aussi, ils ont eu à écouter une dizaine de ministres, notamment celui de l’Energie et des Mines, de l’Intérieur et des Collectivités locales, de la Santé, de l’Education, du Travail, des Transports, de la Communication, des Travaux publics. Tous ont présenté des exposés sur leurs secteurs, avec notamment, leurs dotations budgétaires consacrées par ce projet, le budget ainsi que les programmes et les priorités de leurs départements respectifs.
De leur côté, les partis politiques siégeant à l’hémicycle Zighoud Youcef ne chôment pas, et ceux détenant des groupes parlementaires se préparent activement, depuis quelques jours, afin de «mieux assimiler» les mesures formulées dans le PLF-2025. Les députés du Front de libération nationale (FLN), ceux du Front El Moustakbal, ou bien du Mouvement de la société pour la paix (MSP), ou alors du mouvement El Bina et du Rassemblement national démocratique (RND) ont reçu des directives de leurs directions pour non seulement unifier leurs rangs et «parler d’une seule voix», mais aussi orienter leurs interrogations vers les secteurs ministériels qui n’ont pas réalisé le développement et le rendement «escomptés».
Le FLN, dirigé par Abdelkrim Benmbarek, qui détient le plus important des groupes parlementaires à la Chambre basse du Parlement, a organisé, hier à l’Assemblée, une journée parlementaire qui a vu la présence de 105 députés, du président, Brahim Boughali, des économistes et des experts spécialisés.
Le but d’une telle rencontre, animée par Nacer Bettiche, chef du groupe parlementaire, est de débattre des différents aspects et des dispositions du projet de loi de finances 2025, notamment législatifs et financiers.
Pour N. Bettiche, ce texte de loi, qui englobe les orientations économiques du pays, renferme des mesures positives et est considéré comme «le plus important de tous les temps». A cet égard, il a instruit ses pairs pour insister sur les questions prioritaires qui intéressent le citoyen. Pour sa part, le MSP a également réuni hier matin ses députés au niveau de la Mutualité des travailleurs des matériaux de construction de Zéralda, à l’ouest de la capitale, autour du même sujet.
«Stratégie unifiée»
Des enseignants, des spécialistes et des membres de la commission des finances et du budget de l’APN ont pris part à cette rencontre, présidée par Abdelaali Hassani Cherif. «Nous avons sollicité des experts en la matière pour nous expliquer dans le détail certaines mesures, et ainsi nous pourrons lors des débats justifier nos amendements et apporter des arguments à nos critiques», affirme Ahmed Sadok, président du groupe parlementaire du parti. Le MSP, qui se considère comme seule force parlementaire de l’opposition, compte abattre ses cartes pour «se distinguer», d'autant que les débats seront retransmis en direct sur les chaînes de télévision.
De son côté, Fateh Boutbig, chef de file du Front El Moustakbal, a tenu la semaine dernière une réunion avec ses représentants pour élaborer une «stratégie unifiée» en vue de mieux mener les débats autour de ce projet. Il a donné des instructions à ses 47 députés sur la nécessité de respecter la ligne partisane dans le traitement de ce texte.
Le mouvement El Bina, qui soutient le programme du président de la République, n’est pas resté en marge des préparatifs, son président Abdelkader Bengrina a multiplié les concertations avec ses députés les invitant «à être à la hauteur de leur mission». Son groupe parlementaire a dans ce sillage emboîté le pas au FLN, en organisant hier après-midi une journée parlementaire sur le PLF-2025. Notons que le vote autour de ce texte de loi interviendra le 13 novembre courant.