Après 6 ans dans les rangs de l'armée syrienne : El Habib Lalili extradé et placé en détention pour «terrorisme»

31/03/2022 mis à jour: 03:19
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Les services de la Sûreté nationale ont annoncé, hier, la présentation, le 27 mars dernier, d’El Habib Lalili, devant le tribunal de Guelma, qui l’a placé sous mandat de dépôt, après son extradition du Liban, en vertu d’un mandat d’arrêt international, lancé contre lui, pour «appartenance à une organisation terroriste, activant à l’étranger, apologie d’actes terroristes, diffusion (et aide) de l’idéologie des groupes terroristes» à travers les réseaux sociaux».

Cette extradition intervient après la signature, le 9 janvier dernier, par le président libanais Michel Aoun, d’un décret portant remise de cet Algérien arrêté il y a quelques mois au Liban où il vivait avec son épouse, après son exfiltration de Syrie, où il a passé plus de six ans dans les rangs de l’armée syrienne à combattre les groupes de Daech.

Le 20 mars dernier, Lalili avait diffusé une vidéo sur son compte Facebook où il avait annoncé sa remise aux autorités algériennes. Troublant, le parcours de Lalili laisse perplexe. 

Natif de Relizane, ce jeune de 42 ans avait fait ses premières apparitions dans le mouvement associatif, entre 2014 et 2015, lors des manifestations du mouvement «Barakat», contre le 4e mandat du défunt Président déchu, et de celui des chômeurs, étant donné que lui-même, licencié en droit, n’a pas trouvé de travail.

Très engagé sur les réseaux sociaux, il s’est toujours défini comme un «laïc anti-islamiste et antisioniste». 

Fin 2015 début 2016, il s’envole vers la Syrie pour s’enrôler dans les rangs de la Garde nationale arabe (GNA), affiliée à la 4e brigade militaire que dirige Maher Al Assad, le jeune frère du président syrien, pour combattre les groupes de Daech.

Formé et payé par l’armée syrienne, il deviendra vite l’un des conseillers et homme de confiance du chef de cette garde, le Libanais Dhoul Fiqar Al Amili, de son vrai nom Asaâd Hamoud, mais aussi le chef de sa garde rapprochée.

Entre septembre et octobre 2016, et après un court séjour en Algérie et son retour en Syrie, il a appris qu’il faisait l’objet de poursuites en Algérie pour terrorisme et que ses trois amis ont été incarcérés pour «non-dénonciation de terroristes». 

Ces derniers ont été libérés, mais la poursuite le concernant a été maintenue et un mandat d’arrêt avait été lancé contre lui pour «terrorisme».

A la fin de 2021, il a décidé de mettre fin à sa vie de «mercenaire» et de rejoindre son chef, Asaâd Hamoud, au Liban, avec son épouse, comme beaucoup d’autres parmi ses compagnons pour y vivre. 

Vers la fin de l’année 2021, il a été arrêté par les services libanais, tout comme d’autres Algériens qui étaient dans les rangs de Daech en Syrie, et placé en détention.

Au mois de janvier, le premier exfiltré de Syrie, appartenant aux groupes terroristes, a été extradé alors que d’autres sont toujours en attente étant donné qu’une bonne partie d’entre eux ne sont pas poursuivis en Algérie. 

Les négociations avec les autorités libanaises butaient souvent sur les modalités d’extradition qui, selon l’Algérie, doivent se faire au cas par cas et après vérification de la filiation. 

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