Le temps presse pour les habitants de la bande de Ghaza, qui manquent d'eau, d'électricité et de carburants depuis le début de l’agression israélienne, alors qu'un accord sur l'entrée de l'aide humanitaire piétine depuis des jours.
Cette aide est bloquée au poste-frontière de Rafah, le seul à ne pas être contrôlé par Israël, afin de rentrer dans la petite enclave, déjà ravagée par les guerres et la pauvreté depuis des décennies. Mais une lueur d'espoir apparaît. Sur le terrain, les convois d'aide humanitaire stationnés à Al Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï égyptien, ont reçu ordre, avant-hier, de prendre la route vers Rafah, à une quarantaine de kilomètres plus à l'ouest, selon des humanitaires.
Mis sous pression, Israël a annoncé, hier, autoriser, depuis l’Egypte, l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Ghaza, qui subit des bombardements incessants. Le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, précise toutefois qu’Israël «n’autorisera aucune aide humanitaire à partir de son territoire vers la bande de Ghaza», tant que les otages pris par le Hamas «ne seront pas rendus».
Venu en personne soutenir son allié de longue date, le président américain a indiqué qu'Israël avait donné son feu vert à l'entrée de l’aide humanitaire à Ghaza, répondant ainsi à la demande des autorités américaines et de la communauté internationale.
Pour sa part, le président égyptien, Abdel Fattah Al Sissi, a affirmé, hier, que son pays n’avait «pas fermé le poste-frontière de Rafah» vers Ghaza, mais que l’aide humanitaire n’entrait pas du fait «des bombardements israéliens».
La situation dans la bande de Ghaza «devient incontrôlable» faute d'une aide humanitaire pourtant prête à y être acheminée, a affirmé le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
«Chaque seconde où nous attendons l'aide médicale, nous perdons des vies», a estimé Tedros Adhanom Ghebreyesus, soulignant que les fournitures médicales sont bloquées depuis quatre jours à la frontière entre l'Egypte et Ghaza. «Nous avons besoin d'un accès immédiat pour commencer à livrer ces produits vitaux», a insisté le Dr Tedros. A l'instar de nombreux autres responsables d'agences onusiennes, d'ONG ou d'Etats, il a réclamé l'ouverture du poste-frontière de Rafah.
Des centaines de personnes y sont massées depuis plusieurs jours, dans l'espoir de pouvoir quitter le territoire palestinien assiégé. Mais les portes sont restées closes, faute d'accord entre l'Egypte et Israël. Les Etats-Unis affirmaient travailler sur un accord, mais Israéliens et Egyptiens ne s'entendaient pas sur les garanties de sécurité qu'ils réclament à Rafah.
Alors que Washington demandait à l'Egypte de laisser sortir les Américains de Ghaza, Le Caire répond que personne ne sortira si l'aide n'entre pas. Les présidents égyptien, Abdel Fattah Al Sissi, et américain, Joe Biden, ont, notamment, évoqué, lundi dernier, l'aide à Ghaza par téléphone, qualifiée de «priorité» par la présidence égyptienne.
Des cargaisons d'aide humanitaire sont arrivées ces derniers jours par avion de différents pays et organisations internationales. L'Egypte a envoyé des dizaines de camions. Les appels aux dons se multiplient à travers le monde et l'Union européenne a déjà annoncé un pont humanitaire vers l'Egypte pour acheminer de l'aide aux 2,4 millions de Ghazaouis, pour moitié des enfants.