Antony Blinken à Alger : «Le rôle de l’Algérie est important pour la stabilité dans la région»

31/03/2022 mis à jour: 04:20
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La délégation conduite par Anthony Blinken, hier, lors de l’entretien avec le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra / Photo : D. R.

Le Secrétaire d’Etat américain a expliqué que les deux pays travaillent étroitement dans la lutte contre le terrorisme et qu’un accord a été signé avec le ministère algérien de l’Enseignement supérieur afin de promouvoir l’enseignement de la langue anglaise dans les universités.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, est venu hier à Alger avec la volonté affichée de fortifier le partenariat sécuritaire et économique avec l’Algérie, veillant – à son retour d’une escale à Rabat – de ne point évoquer la crise entre l’Algérie et le Maroc.

Aussi, sur la question du Sahara occidental sur lequel l’administration Trump avait appuyé la souveraineté du Maroc, le secrétaire d’Etat américain s’est montré peu disert, se contentant d’affirmer que Washington «continue de soutenir les efforts de l’ONU» et de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura. «Il n’y a pas eu de changement dans notre position», a-t-il soutenu lors de la conférence de presse tenue hier à Alger.

Le responsable américain a longuement discuté hier à l’ombre des caméras avec son homologue algérien, Ramtane Lamara, ainsi que le président Abdelmadjid Tebboune.

Devant les journalistes, le responsable américain a vanté le «rôle extrêmement important de l’Algérie afin de promouvoir la paix et la stabilité dans la région». Lors de son entrevue avec les responsables algériens, il été notamment question, selon le secrétaire d’Etat, de la transition libyenne et de la sécurité au Sahel.

«Nous avons des préoccupations communes autour de la sécurité dans la région. A ce propos, nous avons échangé à travers des discussions fécondes avec les responsables algériens autour de ce qui peut être fait pour relever les défis tels que la sécurité au Sahel et permettre aux peuples  de croire en l’avenir et d’avoir de l’espoir», a-t-il expliqué.

Antony Blinken n’a cessé de vanter les relations «historiques» et «profondes» qui lient les deux pays. «Nous avons travaillé, des années durant, à construire des relations sécuritaires, économiques et culturelles qui relient nos deux peuples (…) Nous travaillons à approfondir les relations économiques et commerciales qui ont été revues à la hausse malgré la pandémie mondiale liée à la propagation du coronavirus. Cela a amené à intensifier surtout avec la stratégie économique mise en place par le président Tebboune et qui offre des perspectives d’investissement pour les entreprises américaines», a-t-il soutenu.

Il a expliqué notamment que les deux pays travaillent étroitement dans la lutte contre le terrorisme et qu’un accord a été signé avec le ministère algérien de l’Enseignement supérieur afin de promouvoir l’enseignement de la langue anglaise dans les universités.

«Les relations économiques et commerciales vont s’intensifier, créant ainsi des opportunités de travail pour les deux pays, et cela dans des secteurs divers tels que l’agriculture, les nouvelles technologies et l’énergie», a déclaré Antony Blinken qui a également, au cours de sa visite à Alger, eu à inaugurer le Pavillon américain qui devrait se tenir lors de la prochaine Foire internationale d’Alger et dont les Etats-Unis seront le pays invité d’honneur.

Sur le plan international, Antony Blinken, qui revient d’une tournée qui l’a mené en Israël, en Cisjordanie et au Maroc, s’est exprimé sur l’impact de l’invasion russe de l’Ukraine sur le monde arabe, avec notamment la hausse des prix des céréales.

«Je pense que l’impact est ressenti. Même si le conflit se déroule loin de la région, en Europe, il a un impact direct sur la vie des peuples de la région, notamment avec la hausse des prix des produits alimentaires, en particulier le blé», a-t-il dit.

Il souligne à ce propos qu’Alger – qui, faut-il le souligner, s’est abstenue d’exprimer un point de vue sur la question – a des «principes» du fait de son Histoire qui la rendent sensible à ces questions. «Dans le cas de l’Ukraine, soutient-il, il y a un agresseur évident et une victime évidente et il est important de se tenir aux côtés de la victime».

Il s’est également fait le chantre de la «normalisation des relations des pays arabes avec Israël», glissant néanmoins que c’est aux Etats de décider ce qui est bon pour leurs peuples. Il n’a, par ailleurs, soufflé mot sur un éventuel plaidoyer de Washington pour la réouverture du gazoduc Maghreb-Europe, qu’Alger a fermé au mois d’octobre 2021 suite aux tensions avec Rabat, afin d’apporter aux pays européens des alternatives aux importations de gaz russe. 

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