Amnesty international dénonce la répression des partis politiques : «L’Algérie doit en finir avec ces pratiques»

10/02/2022 mis à jour: 02:58
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L’ONG Amnesty International appelle les autorités algériennes à cesser «leur répression implacable contre toutes formes de dissidence». «Le droit international relatif aux droits humains et la Constitution algérienne garantissent les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique pour les partis politiques. Les autorités doivent cesser immédiatement leurs attaques contre les libertés fondamentales en Algérie», lance l’organisation dans un communiqué rendu public, hier, sous le titre de «Algérie : dans le cadre de la répression, les partis politiques se retrouvent dans le collimateur des autorités».

Amnesty rappelle, dans ce sens, les dernières procédures ayant visé des partis politiques de l’opposition et la condamnation du porte-parole du MDS, Fethi Gheras. «Au cours du seul mois de janvier, les autorités algériennes ont suspendu un parti politique et ont menacé deux autres de subir le même sort. Elles ont aussi condamné le leader d’un parti politique à deux années de prison pour avoir exprimé ses opinions contre la répression dans le pays, portant à au moins 251 le nombre total de personnes actuellement détenues pour avoir exercé leurs droits de manifester pacifiquement et de s’exprimer librement», lit-on dans le communiqué.

Selon l’ONG, les autorités «veulent à tout prix se maintenir au pouvoir et s’efforcent d’écraser leurs opposants(es) en piétinant les droits à la liberté de réunion, d’association et d’expression». «Rien ne justifie de poursuivre des militants(es) politiques et de suspendre des partis d’opposition», affirme Amna Guellali, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnesty International, citée dans ce document.

L’ONG cite ainsi le cas de la suspension provisoire du Parti socialiste des travailleurs (PST) et celui de l’Union pour le changement et le progrès (UCP) qui «attend un jugement sur le fond» suite à une plainte du ministère de l’Intérieur. 

«En avril 2021, le ministère de l’Intérieur a recommandé aux deux partis de veiller à respecter la loi n° 12-04, en leur demandant d’organiser leurs congrès. Ils ont soumis les documents requis et notifié le ministère, mais n’ont pas reçu de réponse. Pourtant, les autorités ont décidé de maintenir la demande de suspension», rappelle le communiqué.

Amnesty International revient aussi sur une menace similaire visant le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) au motif de l’organisation en son siège d’une rencontre portant sur la répression du militantisme politique en Algérie. 

«Le droit international relatif aux droits humains protège le droit à la liberté d’association, qui englobe le droit de former des partis politiques. Aucune restriction ne doit être imposée à l’exercice de ce droit, à l’exception de celles prescrites par la loi et nécessaires dans une société démocratique, dans l’intérêt de la sûreté nationale ou de la sécurité publique. Organiser des meetings pour débattre de la situation politique ou exprimer des opinions critiques ne doit jamais donner lieu à la suspension ni à la dissolution d’un parti politique», souligne l’ONG. 

La répression, ajoute la même source, n’a pas uniquement concerné les structures partisanes, mais aussi leurs militants.

Outre la condamnation de Fethi Ghares pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression, l’organisation rappelle aussi celle du cadre du MDS, Ouahid Benhalla, ainsi que les poursuites judiciaires qui ciblent 60 militants du RCD, dont d’ancien parlementaires et des élus locaux.

«Pas moins de 60 membres du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), dont des anciens parlementaires et des élus locaux, ont été poursuivis. Quatre sont toujours en détention», dénonce encore l’ONG, en rappelant aussi la dissolution, en octobre 2021, de l’association RAJ. 

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