Améliorer la gouvernance

30/06/2022 mis à jour: 03:28
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On ne peut raisonnablement améliorer la gouvernance économique sans le politique. C’est un axiome ! Si le pouvoir en place se dit pourtant prêt à en accepter le principe, il reste que la réalité du terrain offre moult arguments à ceux qui en doutent. 

L’une des preuves formelles en la matière, si besoin est, ce sont les chiffres fournis il y a quelques jours sur les performances de notre économie qui ne cadrent qu’avec l’amélioration des recettes des exportations des hydrocarbures. 

Le PDG de Sonatrach a informé en effet sur les résultats enregistrés dans son secteur. Les recettes des  exportations des hydrocarbures devraient atteindre, selon Hakkar, les 50 milliards de dollars à la fin de l’année. 

La conjoncture est favorable pour les cours de pétrole après deux années de pandémie ayant impacté le secteur et l’économie mondiale, et la crise ukrainienne qui a eu un effet ascenseur sur le marché. Pour combien de temps encore ? 

La question doit être au centre des préoccupations des uns et des autres, consommateurs et producteurs de l’or noir et du gaz, tant le phénomène de l’inflation qui opère dans pratiquement les économies les plus fortes n’a pas encore livré tous ses secrets. 

La croissance mondiale risque fort bien de subir les contrecoups de la lutte contre le renchérissement généralisé des prix aussi bien aux EtatsUnis qu’en Europe, où il semblerait que l’on soit décidé à mettre en place les mécanismes idoines pour faire baisser les taux en prenant, certes, le risque de voir la croissance reculer. 

Les institutions financières internationales scrutent attentivement l’évolution de l’économie mondiale et mesurent les incertitudes que cela fait peser pour conjurer une éventuelle récession, encore une autre après le choc de la pandémie en 2020. 

L’Algérie, pays exportateur de pétrole et de gaz, est certes épargnée jusque-là, puisque l’on table sur une croissance de 3,4% à la fin de 2022. Mais encore une fois, tout cela est devenu possible grâce à la remontée des prix du pétrole. Quid de la croissance hors hydrocarbures ? 

Les autorités du pays sont restées muettes sur le sujet. Pourtant, des secteurs, comme celui de l’agriculture et autres BTPH, l’industrie et le commerce extérieur accaparent vraiment l’attention à l’heure où l’inflation et son impact sur l’économie, et la problématique de l’investissement suscitent tant l’angoisse que des questionnements. 

Cela se fait ressentir au niveau de la chute brutale du pouvoir d’achat des ménages et du chômage, dont on déplore l’absence de statistiques récentes pour en mesurer la portée. 

La valeur de la monnaie nationale chute à vue d’œil sans que cela n’émeuve personne. Quant aux autres chantiers que sont l’informel, la réforme bancaire, un secteur public brinquebalant, ils pèchent tous par un manque de visibilité. 

La bonne gouvernance a besoin d’un agenda, d’un débat franc et contradictoire ; bref, de la critique et de l’opposition, et, enfin, de la sanction des urnes.

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