Alors que Moscou lance des manœuvres en Crimée : Washington aiguise son arme économique

26/01/2022 mis à jour: 00:55
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Moscou effectue des manœuvres militaires en Crimée / Photo : D. R.

Menaces de sanctions occidentales et manœuvres militaires russes en Crimée et près de l’Ukraine. La crise entre la Russie et l’Occident sur l’ex-République soviétique ne cesse de s’accroître.

Les Etats-Unis ont annoncé hier leur réponse économique, qu’ils promettent «massive», en cas d’attaque de la Russie contre l’Ukraine, rapporte l’AFP, citant la Maison Blanche.

«Nous sommes prêts à imposer des sanctions aux conséquences massives, que nous n’avions pas envisagées en 2014», quand Moscou a annexé la Crimée, a indiqué un haut responsable de la Maison Blanche, s’exprimant sous couvert d’anonymat. «Il n’est plus question de réponse graduée. Cette fois nous commencerons d’emblée par le haut de l’échelle (des sanctions) et nous y resterons», a-t-il prévenu.

Selon cette source, Washington compte interdire l’exportation vers la Russie de technologie américaine et «potentiellement de certains produits fabriqués à l’étranger qui tombent sous le coup des régulations américaines».

Et de soutenir : «Les options de contrôle des exportations que nous envisageons avec nos alliés porteraient un coup dur aux ambitions» du président russe Vladimir Poutine «d’industrialiser son économie et cela toucherait des domaines qui sont importants pour lui, par exemple l’intelligence artificielle, les ordinateurs quantiques, la défense, l’aérospatiale et d’autres secteurs-clés».

Aussi, il a affirmé que la Russie serait frappée par de lourdes sanctions financières et qu’en la matière, il existe «une convergence encourageante» avec les Européens. Le président américain Joe Biden a déjà fait savoir qu’il envisage d’interdire aux banques russes les transactions en dollar, devise dominante dans les échanges internationaux.

Au sujet des livraisons d’hydrocarbures russes, et particulièrement de gaz naturel, le même responsable a observé que Washington et les Européens ont pris des mesures pour protéger les approvisionnements en gaz naturel de l’Europe si jamais Moscou décide de fermer le robinet.

Comme il a mis en garde Moscou contre toute «instrumentalisation» de ses ventes d’hydrocarbures : la Russie «a au moins autant besoin des revenus du gaz et du pétrole que l’Europe a besoin de ses livraisons d’énergie».

Ce même jour, les forces armées russes ont lancé une nouvelle série de manœuvres à proximité de l’Ukraine et en Crimée, avec des exercices impliquant 6000 hommes, des avions de chasse et des bombardiers. Il s’agit d’une opération «interarmées» qui implique notamment «l’armée de l’air et l’antiaérien, des groupes de navires des flottes de la mer Noire et de la Caspienne», a déclaré le commandant des forces russes pour le Sud de la Russie, Alexandre Dvornikov.

Selon l’agence TASS, les exercices de l’armée de l’air impliquent 60 chasseurs et bombardiers dans quatre régions, notamment la péninsule de Crimée que la Russie a annexée en 2014 suite aux révoltes pro-occidentale en Ukraine. Par ailleurs, quelque 6000 hommes sont engagés dans des manœuvres dans plusieurs régions du Sud de la Russie.

Un peu plus tôt, le Kremlin a dénoncé la mise en alerte de milliers de troupes américaines en raison de la crise russo-occidentale sur l’Ukraine. «C’est avec une grande préoccupation que nous constatons ces actions américaines», a indiqué le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.

Selon lui, «de facto», les Etats-Unis provoquent «une exacerbation des tensions». Washington a placé jusqu’à 8500 militaires en état d’alerte, et ils pourraient être prêts en cinq jours à renforcer la Force de réaction rapide de l’alliance militaire, constituée de 40 000 militaires. La décision de leur déploiement n’a cependant pas été prise.

Les Occidentaux accusent Moscou d’avoir déployé plus de 100 000 militaires à la frontière de son voisin l’Ukraine pour l’envahir. La Russie dément tout projet d’offensive, mais lie une désescalade des tensions à des traités garantissant notamment le non-élargissement de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan), en particulier à l’Ukraine.

Revendication jugée inacceptables par les Européens et les américains. En revanche, Washington envisage de remettre cette semaine une réponse écrite à cette liste d’exigences.

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