L’inquiétant climat d’insécurité qui règne à la cité Larbi Ben M’hidi ne fait qu’exaspérer les 30 000 habitants de ces lieux où prolifèrent toutes les formes d’une délinquance de plus en plus présente.
Il ne se passe presque pas un jour sans que les nouvelles d’un vol ou d’une agression viennent alimenter les discussions. Il y a quelques jours, le câble électrique du réseau de l’éclairage public longeant la route principale donnant sur la côte a été déterré et emporté.
Quelques jours avant, des voleurs s’étaient attaqués au câble téléphonique, privant d’internet une bonne partie des habitants.
Le vol des câbles téléphoniques est d’ailleurs devenu un jeu auquel s’adonnent les voleurs en toute impunité. «A chaque fois que les services techniques d’Algérie-Télécom viennent placer de nouveaux câbles, les voleurs reviennent pour les subtiliser de nouveau. A ce rythme, Algérie Télécom risque de ne plus répondre à nos doléances», témoignent des habitants.
Ces derniers, et comme pour étayer leurs dires, citent d’autres atteintes que leur localité ne cesse de subir. «Au camp Caravaning, trois cambriolages ont été enregistrés en une seule semaine», s’exclament les habitants, en rappelant d’autres infractions comme le vol d’un véhicule et la tentative de cambriolage d’un logement habité. Ils reviennent également sur la prolifération du phénomène de vente et de consommation de drogue et de barbituriques qui menace les jeunes.
Ce constat, pour le moins préoccupant, ne cesse de miner le quotidien des habitants de l’ensemble des camps formant la grande cité Larbi Ben M’hidi. El Hakim, l’association de la cité et de loin l’une des plus actives et des plus sérieuses à Skikda n’est pas restée en marge de ce qu’endurent les habitants. Devant l’insécurité toute tangible qui caractérise leur localité, les membres d’El Hakim viennent de tirer la sonnette d’alarme en adressant des correspondances au wali, au procureur général ainsi qu’aux services de sécurité pour demander la reprise des travaux du projet du commissariat de la cité.
Ce projet que tout le monde attend à Ben M’hidi date de l’année 2012 et dix ans après, il demeure toujours en chantier. «Les gros œuvres sont globalement achevés, mais le projet semble buter sur des considérations en relation avec les équipements. Nous pensons qu’il serait temps de le relancer et de l’achever compte tenu de son importance», explique l’un des membres de l’association.
A travers son action, l’association El Hakim espère attirer l’attention des pouvoirs publics sur la détresse des habitants et sur l’urgence de relancer le projet du commissariat d’une cité qui vit l’insécurité comme une fatalité.