Faute de distribution d’eau potable régulière par l’ADE de Guelma, accentuée par des restrictions et un programme contraignant, le stockage de l’eau dans les domiciles est devenu, depuis quelques mois, une priorité absolue pour les habitants.
Pas un seul logement n’est épargné. Les ménages font aujourd’hui face, non seulement aux factures salées de l’ADE, mais sont forcés d’investir dans des kits de stockage hors de prix. Pour un réservoir, un suppresseur, ainsi que la quincaillerie qui va avec, sans omettre le prix de l’installation opérée par le plombier, les consommateurs d’eau sont saignés à blanc. «Cela fait 15 jours que nous n’avons pas d’eau ici à la nouvelle ville.
Mon petit réservoir est devenu insuffisant pour tenir plus de quatre jours. Je suis obligé d’acheter un autre d’au moins 1000 litres pour pouvoir subvenir aux besoins quotidiens de ma famille» a déclaré, hier, à El Watan, un habitant visiblement exaspéré, alors qu’il s’apprêtait à régler une dépense qu’il juge injuste.
«Pourquoi devrons-nous investir un minium de 14 800 dinars pour un réservoir de 1000 litres alors que nous payons des factures salées chaque trimestre à l’ADE dont beaucoup ne reflètent pas la consommation réelle. C’est vous dire que l’investissement pour moi est très lourd pour un litre d’eau au robinet», a-t-il souligné.
En effet, la situation qui prévaut à Guelma profite beaucoup plus aux commerçants spécialisés. «Oui, je vous l’accorde, avec les restrictions d’eau, notre chiffre d’affaires et en nette hausse ces derniers mois, même si les prix des produits vendus ont augmenté significativement. Les gens n’hésitent pas à installer des kits dont le prix dépasse parfois les 50 000 dinars», a révélé à El Watan un commerçant versé dans le domaine.
«Avec les nouveaux prix, une simple pièce destinée à la tuyauterie dite multicouche est vendue au prix fort de 500 dinars». Bien évidemment, avec les nouvelles constructions des particuliers et la création des pôles urbains destinés à accueillir les programmes de logements de l’État, ce sont autant de problèmes à résoudre pour assurer une alimentation en eau relativement correcte.
«Le particulier insiste lors de l’élaboration d’une esquisse de son plan pour une bâche à eau maçonnée, ainsi que les équipements et la tuyauterie qui vont avec», a indiqué un architecte interrogé par El Watan.
«C’est devenu systématique chez nos clients», a-t-il ajouté. Quoi qu’il en soit, le stockage du précieux liquide chez les particuliers est vital. Faudrait-il encore qu’en amont, les autorités fassent preuve d’un minimum de bonne gestion pour justement mobiliser les millions de mètres cubes d’eaux usées qui se déversent annuellement dans les oueds, sans pour autant être captées par des stations de traitement.
Ou encore, retenir les eaux de surface qui finissent elles aussi dans les oueds, en projets vitaux d’ouvrages hydrauliques (barrages et mini-barrages) destinés à l’AEP à Guelma. À méditer.