Algérie-Union européenne : Les déclarations ambiguës de Josep Borrell

15/03/2023 mis à jour: 00:08
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Le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell

L'Union européenne (UE) ne semble pas être favorable à la demande algérienne de réviser les clauses de l’accord d'association en vigueur depuis 2005. 

En visite dimanche et lundi derniers à Alger, le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell, s’est distingué par des déclarations ambiguës. Il a soufflé le chaud et le froid. Plutôt que de parler de manière claire, il a préféré plutôt pointer du doigt ce qu’il a qualifié «d’entraves aux investissements européens en Algérie», alors que tout le monde sait que l’accord d’association Algérie-UE est très déséquilibré.
Dans une déclaration à l’issue de l’audience que lui a accordée, lundi après-midi, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, le diplomate européen estime que la balance commerciale est favorable à l’Algérie. «Côté commerce : plus de la moitié du commerce extérieur algérien se fait avec nos Etats membres, avec 56% des exportations et 43% des importations. Mais nous savons, les uns et les autres, que nous pouvons faire mieux», déclare-t-il. Josep Borrell évoque, dans ce sens, des «limites» auxquelles «il faut commencer par trouver une solution». «Je pense, par exemple, aux entraves introduites depuis juin 2022 (par l’Algérie) aux échanges commerciaux avec l’Espagne, qui doivent trouver une solution. Je pense aussi aux contraintes qui entravent les investissements européens en Algérie, qui ont un impact direct sur la mise en œuvre de notre accord d’association», dit-il, estimant que «trouver une solution à tout cela est dans notre intérêt commun».
 

Dans une déclaration à la veille de sa visite en Algérie, Josep Borrell avait affirmé «qu’il faut plutôt rediscuter de la mise en œuvre de l’accord d’association». «C’est plutôt de la mise en œuvre de cet accord qu’il faudrait rediscuter. 

Comment exploiter tout son potentiel ? Nous devons être plus pragmatiques et efficaces, et cela, dans tous les domaines. En 2015-2016, un travail important avait été engagé dans ce sens conjointement par l’UE et l’Algérie. Les recommandations issues de ces échanges restent toujours d’actualité», avait-il soutenu. 

Et d’ajouter : «Comme les autorités algériennes, nous pensons qu’il existe un énorme potentiel non réalisé dans ce domaine. Pour l’exploiter, il nous faut améliorer la mise en œuvre de l’accord en vigueur. Les règles qu’il prévoit doivent en particulier être pleinement respectées, sans discriminations. Toutefois, nous sommes bien sûr prêts à écouter des propositions concrètes selon les règles prévues par l’accord et sur la base de ce que nous faisons déjà avec d’autres partenaires».

Pour rappel, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné, en octobre 2021, la révision de l’accord d’association avec l’UE de «façon à permettre à l’Algérie de bénéficier des exonérations douanières qu’il prévoit». «Je pense que l’accord d’association avec l’UE est le résultat d’une faiblesse de l’Etat algérien. L’UE est inévitable et l’accord d’association avec cette communauté est nécessaire pour de nombreuses raisons. 

Néanmoins, tout accord économique doit être mutuellement bénéfique», avait-il souligné. Le chef de l’Etat avait également cité des exemples de clauses défavorables à l’Algérie. «A titre d’exemple, l’augmentation des taxes douanières imposées sur certains produits profite au pays producteur afin de pouvoir exporter, mais un pays principalement importateur doit revoir ces dispositions en vue de conforter son économie et lancer la production», avait-il indiqué.

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