L’opération, qui touchera 130 villages dans 11 communes, a un intérêt majeur pour atténuer l’impact des phénomènes naturels destructeurs.
Parce que le dérèglement climatique a donné naissance à des phénomènes naturels dévastateurs, allant de la fonte des banquises à l’extinction de plusieurs espèces animales passant par les inondations qui succèdent à la sécheresse et les incendies, qu’il est urgent d’agir pour atténuer le chamboulement et rendre à la nature un tant soit peu ses droits, à travers des actions simples, mais efficaces, telles que le reboisement.
À ce titre, les pouvoirs publics viennent de révéler le projet de réhabilitation, de développement et d’extension de l’aire du Barrage vert, qui touchera 130 villages dans 11 communes des deux daïras de Mansoura, à l’ouest, et El Hamadia au sud, sur une superficie de 58 000 hectares. Deux brigades multisectorielles sont en déplacement sur les sites pour la prospection, a indiqué à El Watan M. Mohcine, conservateur des forêts de la wilaya.
«Cela fait onze ans que nous nous battons pour faire aboutir les lois, en vain, à cause de la bureaucratie. Des lois archaïques, dépassées et qui n’ont, à mon sens, pas lieu d’être. Des projets de développement se heurtent souvent au dilemme de l’opposition des propriétaires terriens. Du coup, nous travaillons sur l’identification de la nature juridique des terrains pour éviter tout litige. Nous voulons ouvrir le champ aux gens pour s’adonner à leurs activités sylvicoles, car la forêt a des retombées économiques non négligeables. Prenons l’exemple de certains pays d’Europe de l’Est, notamment, l’Albanie qui ne vit que du bois et des huiles essentielles extraites, sans aucune autre source. Mais la forêt dans ce pays est ce que le pétrole est chez nous», notera-t-il.
Et sur l’intérêt de l’extension du Barrage vert pour endiguer l’avancée du désert et autres phénomènes naturels, notre interlocuteur poursuit : «Le projet a un intérêt majeur pour atténuer l’impact des phénomènes naturels destructeurs. Quand il y a deux masses d’air, chaud et froid, cela provoque des pluies torrentielles détruisant tout sur leur passage, à l’instar de ce qui s’est produit en Allemagne, en Belgique l’été dernier, et dans bien d’autres endroits au monde. Et nous ne sommes pas à l’abri de ces imprévisibles caprices de la nature. Même les services de la météorologie ont des difficultés à prévoir ou calculer la trajectoire d’une tempête».
Le projet inclut l’encouragement de plantation du caroubier, des plantes médicinales pour en extraire les huiles essentielles et l’apiculture, entre autres, et suivant la nature de chaque région, selon le conservateur.
Au-delà de son aspect environnemental de fixateur du sol et empêchant l’érosion et l’avancée du désert, la forêt est aussi un espace de détente pour les adeptes de la randonnée et d’évasion pour les chasseurs. La Conservation des forêts a, à ce propos, organisé les 23, 24 et 25 février dernier, une formation pour 52 chasseurs, à l’Institut national de formation professionnelle Bordj 1.
Deux journées ont été consacrées à la connaissance du gibier, de la chasse éthique et à la législation et la réglementation relatives à la chasse. La dernière journée a été dédiée au maniement des armes et des munitions au champ de tir de Bordj Ghedir. Jusqu’à présent, 432 chasseurs ont été formés, 225 sont titulaires de permis de chasse, a-t-on appris.