La wilaya de Aïn Témouchent s’apprête à dépasser la gestion de la saison estivale dont l’objectif se limite à contribuer au maintien de la paix sociale dans le pays. Ainsi, sur une zone de ses 120 km de littoral, celle de Rachgoun, elle vient d’initier une démarche pilote complémentairement à la mise en place récemment d’un EPIC pour assurer la préservation et la valorisation de Layella, l’île qui lui fait face.
L’objectif arrêté est de mettre en place autour de cet espace une approche à l’opposé de celle qui actuellement se traduit par une prise en charge de la saison par les collectivités locales côtières, la plupart pauvres, sans impact positif sur leur développement économique.
En conséquence, il est privilégié une orientation qui fait que ce ne soient plus les seuls plaisirs des sens des estivants et le farniente qui soient satisfaits.
Ceux de l’intellect parallèlement doivent l’être aussi. Ainsi, la géographie physique, la géologie, la flore, la faune marine, les fossiles, les vestiges archéologiques nombreux vont devoir être «mobilisés» pour leur «parler» de la région et de son histoire où plutôt de sa préhistoire, une période dont se repaissent les blockbusters américains et qui fait fantasmer le public.
Il s’agit de «ne pas bronzer idiots» comme le suggérait, il y a un demi-siècle, une publicité tunisienne en direction de ses visiteurs occidentaux, en leur proposant un attractif bouquet d’activités culturelles et artistiques.
Là, il s’agit d’un service qui doit être rétribué parce que devant être rendu par des opérateurs touristiques. Cependant, ce n’est pas la direction du tourisme qui a été à la manœuvre mais la direction de la culture.
Et pour couronner le tout, les intervenants sollicités à une journée d’étude, ce sont des universitaires et des spécialistes qui ont travaillé sur la région. Le premier à intervenir et qui a balisé le débat sur la base de l’attente des autorités, est le professeur Yasmina Chaïd Saoudi.
Archéologue, elle travaille depuis une décennie sur les sédiments volcaniques de la région pour documenter la préhistoire d’une région où il n’est pas théoriquement concevable que les premiers hommes aient vécu en raison de son caractère extrêmement volcanique avec ses 27 volcans dénombrés.
Dans son intervention, elle a rappelé qu’à l’instar de ses collègues, elle n’est pas un commercial mais que tous mettront sur la table les connaissances accumulées sur la région et de suggérer des pistes afin de finaliser des parcours touristiques qui permettent de façon didactique et ludique aux visiteurs de se les approprier.