Aïn Témouchent : L’entrepreneuriat culturel en débat

26/03/2022 mis à jour: 00:27
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L’entrepreneuriat culturel permet aux artistes de s’épanouir

L’entrepreneuriat culturel passant jusque-là par la création d’une association et par un financement à travers l’octroi annuel d’une subvention n’a plus les faveurs des pouvoirs publics. 

Cette démarche est jugée aléatoire parce qu’elle ne dépend que des ressources publiques et qu’elle ne servirait ni la culture ni l’artiste qui vit dans la précarité dans un statut semi-professionnel, voire informel. Il lui est préféré la création d’entreprises, à l’image de ce qu’il en est ailleurs depuis les années 1980 où elles sont source d’emplois et un moteur important de la croissance économique. 

A cet égard, la notion d’industrie culturelle et créative connaît depuis une décennie un fort engouement à l’échelle mondiale et fait l’objet de politiques nationales et locales. A cet égard, un forum à l’adresse des potentiels entrepreneurs dans le domaine a été organisé à la maison de la Culture. Le débat, pour une première rencontre, a consisté à informer l’assistance sur les avantages qu’offre cette opportunité d’investir grâce à l’octroi d’un soutien étatique. 

Cependant, il a été mis en exergue l’intérêt qu’il y a pour tout candidat à l’entrepreneuriat culturel et créatif de s’armer d’une culture de l’entrepreneuriat, sans quoi, sa démarche est irrémédiablement vouée à l’échec : «Une bonne idée ne suffit pas tout autant qu’une oeuvre de qualité», a-t-il été martelé : «Il s’agit de faire beaucoup avec peu et de faibles ressources financières sachant le manque de financement en phase de création d’activité du fait de l’incompréhension des financeurs traditionnels.» D’où la nécessité d’être créatif pour gérer son projet en faisant preuve de capacités managériales ou alors de s’entourer d’autres acteurs pour prendre efficacement ce volet de son projet. 

C’est une condition sine qua non d’autant que l’entrepreneuriat culturel oblige à la singularité dans l’acte créatif afin d’intéresser la clientèle. Il présente corollairement la difficulté de fixer les prix de cet acte, de s’assurer de la durabilité de la valeur et de tenir compte de l’importance des coûts fixes ou des montants investis pour la création de l’oeuvre. En outre, il est souligné la nécessité de mobiliser des parties prenantes (financeurs, artistes, prestataires techniques, public…) et de s’auréoler d’une légitimité dans son statut auprès de chacune d’elles. Enfin, l’entrepreneur culturel n’a de chance de réussir que s’il possède des aptitudes sociales, qu’il ait de l’entregent en s’insérant dans des réseaux divers et qu’il soit polyvalent. 

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