Si en 2022, la lutte contre le commerce illicite des stupéfiants en milieu urbain s’est conclue par 255 affaires, ce nombre s’est démultiplié en 2023 pour atteindre celui 774 affaires.
Ce trafic, dont la clientèle cible est pour l’essentiel à 70% juvénile, et particulièrement les adolescents en milieu scolaire, touchant les lycéens et les collégiens, il ne concerne pas encore les écoliers à Témouchent selon les déclarations de deux officiers de la police judiciaire au micro de Radio Témouchent, le canal privilégié par toutes les institutions locales en matière de communication officielle.
Quelques autres éléments d’appréciation révélateurs sur l’état jugé alarmant de la situation ont été livrés.
Ainsi, est-il souligné, notre pays est devenu un marché à ce point lucratif pour le commerce des stupéfiants, en particulier les psychotropes, que la prégabaline dit «essaroukh» (fusée), le plus prisé d’entre eux, a commencé à être clandestinement fabriqué en Algérie suite au premier pic de consommation atteint en 2020, ce médicament ayant détrôné la consommation du cannabis.
A cet égard, la boîte de prégabaline 300, achetée en pharmacie à 85 00DA, revendue à raison de 500 à 1000 DA la gélule, rapporte en moyenne 60 000DA au trafiquant.
De ce fait, si cette année 2020, à Témouchent, 11 951 capsules ont été saisies et que les premiers grammes de drogue dure, la cocaïne, l’ont été, les chiffres sont devenus plus inquiétants en 2023 avec 38 105 capsules saisies et la condamnation à l’emprisonnement de 399 individus, un nombre considéré sérieux localement en matière de criminalité, tout sexe et âge confondus :
«Le crime organisé a commencé à mobiliser l’élément féminin dans son action funeste», est-il précisé.
Cependant, rassurent les deux communicants, tout un arsenal juridique restrictif a été depuis mis en place tant pour ce qui est de la délivrance des actes médicaux en la matière que de la vente des neuroleptiques et l’aggravation des sanctions pénales, alors que l’infiltration des réseaux de trafiquants pour les besoins des enquêtes judiciaires a été encadrée.
Ainsi, signalent-ils, «récemment, nous avons éventé une affaire dans laquelle des médecins, un pharmacien et un nombre important de malades sont impliqués, l’astuce ayant été pour eux de ne pas utiliser la carte Chiffa qui, elle, ne permet qu’un achat proportionné au besoin du malade et une traçabilité».