Le dragage du port de Béni Saf, entamé en septembre dernier, doit théoriquement s’achever en fin d’année, après l’extraction d’un volume de 270 000 m3 de sable. Interrogé, le directeur des travaux publics indique que les travaux ont actuellement atteint 70% de taux de réalisation alors que de nouvelles projections ont été arrêtées afin de pousser l’extraction du sable jusqu’à 310 000 m3.
Néanmoins, la passe est déjà libérée, elle dont le tirant d’eau avait dangereusement diminué pour la navigation, tombant à moins de 8 m de profondeur. Depuis, les grosses embarcations, plus de soixante, telles que les thoniers, sont revenues à leur port d’attache après l’avoir déserté durant trois ans afin d’éviter un risque d’échouage du fait du faible tirant d’eau tant à l’entrée que dans le plan d’eau du port.
A cet égard, pour d’aucuns, il est à se demander pourquoi les pouvoirs publics attendent à chaque fois que la passe soit bouchée, c’est la première fois où le tirant diminue, que la colère monte chez les gens de mer, pour enfin réagir. Pourquoi en effet attendre pour désensabler, sachant en raison de l’amoncellement de limon charrié par les courants marins que le port est condamné à l’ensablement périodiquement, depuis sa réalisation entre 1876 et 1881, soit depuis il y a un siècle et demi environ ?
C’est pour cela que l’entreprise portuaire disposait auparavant, à demeure jusqu’au-delà de l’indépendance, d’une machine pour le dragage jusqu’à ce qu’elle ait disparu un jour. A titre indicatif, signalons que les alluvions en question proviennent en partie des crues de la Tafna, dont l’embouchure est située à quelques kilomètres à l’ouest, sur la plage de Rachgoun.
Concernant l’abri de pêche de Madagh, à la frontière avec Oran, son accès attendra le lancement d’une étude de réalisation pour corriger les anomalies dans la conception de cette infrastructure. Inscrit dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, ce projet a été conçu pour abriter 100 embarcations de pêche de 9m de long, ce qu’on appelle les petits métiers, dans un bassin de 7,5 ha et de servir en outre de marina pour les bateaux de plaisance.
Ses travaux lancés en mai 2013 pour être livrés deux ans après, ne l’ont été qu’en 2020, soit sept années plus tard. Mais aussitôt réceptionné et mis en exploitation, il est apparu que par vent d’ouest, des mouvements de la houle à l’intérieur du bassin représentent un danger pour les embarcations. Cette agitation, dit «effet de billard», en termes techniques, est produite par le courant d’ouest qui vient cogner sur la falaise à l’est de l’entrée du port et s’y engouffrer en force.
Depuis, l’inscription d’un projet d’étude pour la protection de l’abri a été proposée au ministère des travaux publics, financé par un reliquat sur l’enveloppe financière allouée au projet. C’est le stand-by pour l’heure, ce quoi n’est pas sans déplaire aux défenseurs de l’environnement qui ont protesté contre implantation de cette infrastructure polluante, située à quelques miles de la zone protégée des îles Habibas.