Ain Temouchent : Célébration de la Journée de l’artiste

11/06/2024 mis à jour: 01:27
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L’orchestre andalou de l’association Nedjmet de Sidi Ben Adda à l’honneur lors de la Journée nationale de l’artiste ( photo : EL WATAN)

La Journée nationale de l’artiste a été célébrée de façon originale, cette année à Aïn Témouchent, en ce sens qu’il s’était agi d’une «lemma» (retrouvailles) à l’occasion de laquelle des artistes de différents bords et disciplines se sont retrouvés dans une ambiance chaleureuse et fraternelle.

 

C’est à une conviviale «lemma» (retrouvailles), selon le terme utilisé, qu’ont été invités les artistes, à l’occasion de la célébration du 8 juin, leur journée nationale. La rencontre a été cette année une véritable «lemma», au sens de rencontre synergique, celle de toutes les individualités créatrices de la wilaya, cela d’autant que la liste des métiers ouvrant à la qualité d’artiste a été élargie par le ministère de la Culture et des Arts à d’autres disciplines. Mais encore, ceux des autres communes de la wilaya étaient invités en renfort, autrement qu’habituellement, ainsi que ceux perdus de vue parce que n’exerçant plus depuis des longtemps.

 Ainsi, sur la vingtaine d’artistes présents, l’on compte un vétéran, d’une tout autre génération de saltimbanques qui pratiquaient plusieurs arts à la fois sur scène, alternativement la musique et le théâtre, autrement dit ce qui s’appelait le musico-théâtral. Pour rappel, cette tradition avait été inaugurée par Mahieddine Bachetarzi dans les années 1920. Il y a été mis fin au lendemain de l’indépendance nationale, suite à la création du TNA qui a emprunté une démarche sur le modèle du mouvement de théâtre populaire en France, un mouvement qui émerge en France à l’extrême fin du XIXe siècle et qui a contribué à l’institutionnalisation du théâtre public en ce pays, après la Seconde Guerre mondiale. 

Or, c’est le musico-théâtral qui a permis au théâtre de prendre en notre pays en lui forgeant un public. L’artiste honoré s’appelle Kaddour Zidane et il aligne 103 ans d’âge, s’il vous plaît ! Zidane était autant musicien que comédien. Il campait un personnage le temps d’une représentation théâtrale puis devenait musicien avec ses pairs lorsque l’orchestre reprenait ses instruments musicaux. 

De la sorte, la troupe, de passage dans les villes et village dans une tournée, offrait au public un concert et une représentation théâtrale le temps d’une soirée. Ce rappel a permis de rappeler un pan de l’histoire artistique nationale. Parallèlement à la présence du plus atypique des artistes honorés, il y a ceux qui ne l’ont été, mais qui ont eu l’honneur d’animer la «lemma» par leurs prestations. Ils représentent un devenir qui mérite d’être souligné. Il s’agit de l’orchestre d’andalou de l’association Nejmet de Sidi Ben Adda dont nous avons évoqué l’existence lors d’un compte rendu à propos de deux journées régionales en faveur de la promotion de la musique andalouse à Témouchent (El Watan, 12 juillet 2022), cette dernière ayant fait montre d’une tenace rétivité à ce genre musical alors qu’il est solidement présent dans les trois grands centres urbains qui l’entourent à équidistance : Oran, Sidi Bel Abbès et Tlemcen. Depuis quatre ans, l’association sus citée a institué une école de musique andalouse. 

Pour la circonstance, elle a fait appel à Abdallah Ghorbal, compositeur et chef d’orchestre. La vingtaine d’adolescents qui s’est produite a épaté le public par la qualité de sa prestation au regard de ce dont elle fait preuve, il y a deux ans. Entonnant tour à tour des extraits, soit un instrumental d’un refrain de Noubat essoltane, puis en chant et musique Qom tara,  Mata nzstarihou et en khlass Wahd el ghouzial. 

Tout un chacun a pu constater l’avancée réalisée et l’applaudir chaudement. Les jeunes artistes ont adoré le retour d’écoute. Les chances de l’andalou de prendre dans le Témouchentois existent, pour peu que cet orchestre puisse se produire à travers la wilaya et que d’autres écoles soient constituées.  
 

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