Une opération d'envergure menée par la Gendarmerie nationale de Djelfa a permis de saisir et de détruire, cette semaine, près de 50 quintaux de viande rouge impropre à la consommation humaine dans la commune de Aïn Oussara.
L'opération s'est soldée par l'arrestation de six individus, dont une femme, soupçonnés de pratiques illégales mettant en danger la santé publique, indique un communiqué de ce corps constitué. Tout a commencé par l’exploitation des informations reçues par les éléments du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de Djelfa faisant état d'un réseau de fournisseurs transportant de la viande rouge en provenance du sud de l'Algérie, sans aucun contrôle vétérinaire.
Cette viande était ensuite acheminée vers des abattoirs du Nord, où elle recevait illégalement des estampilles sanitaires et des documents administratifs falsifiés, la faisant passer pour de la viande locale.
En coordination avec le service central de sécurité alimentaire et le groupement territorial de la Gendarmerie nationale d’Alger, deux camions transportant cette viande avariée ont été interceptés. L'inspection réalisée par une inspectrice vétérinaire a confirmé l'absence d'estampille sanitaire et l'origine douteuse de la marchandise, imposant sa destruction immédiate.
Contactée, le Dr Hiba Merah, spécialiste en nutrition au CHU de Batna, est affirmative : «La consommation de viande impropre peut avoir des conséquences dramatiques sur la santé. Elle expose les consommateurs à des maladies graves, telles que les intoxications alimentaires, la listériose, la salmonellose ou encore l’escherichiose.
Ces infections peuvent provoquer des troubles digestifs sévères, des complications neurologiques, voire être fatales pour les populations vulnérables comme les enfants, les personnes âgées ou immunodéprimées. Le transport de viande sans chaîne de froid appropriée favorise également la prolifération de bactéries pathogènes.
L’absence de contrôles vétérinaires rend impossible la détection de maladies animales transmissibles à l’homme, telles que la brucellose ou la tuberculose bovine.» Les six suspects, âgés de 40 à 60 ans, sont accusés de spéculation illégale, de falsification de documents administratifs et d'infractions liées à la loi sur la protection du consommateur et la répression des fraudes.
L’enquête, pilotée par la brigade territoriale de la Gendarmerie nationale de Aïn Oussara, se poursuit afin de déterminer l’ampleur du réseau et ses ramifications éventuelles. Les autorités rappellent aux consommateurs l'importance de vérifier l'origine des produits carnés, de s'assurer de la présence d'estampilles sanitaires et d'acheter leur viande dans des points de vente réglementés.